Le Palais national peut tomber, la cathédrale de Port-au-Prince peut s'écrouler, la foi des Haïtiens de Montréal, elle, semble inébranlable.

Ils étaient des centaines à se rendre à leur culte hebdomadaire, à l'Église évangélique haïtienne, dans le quartier Saint-Michel. Tout endimanchés. Les hommes en habit-cravate, les femmes en belles robes, les petites filles tout en froufrous.

 

Aucune révolte contre Dieu ici. Que des mains tendues par le ciel, des chants et des prières.

«Merci Seigneur, merci pour tes bienfaits», a dit une femme au micro.

«Dieu est souverain, c'est lui qui décide. À travers la misère, il reste notre Dieu, on ne peut pas le blâmer», a dit Hérault Alphonse, l'un des pasteurs.

Joannes Saint-Fort, le pasteur principal, a dit qu'il ne fallait pas poser de question à Dieu. Personne ne doit lui demander pour quelle raison Haïti se trouve de nouveau éprouvée. Dieu est bon, a-t-il dit. Les gens ont approuvé à grands coups de «amen».

«On trouve encore des vivants sous les décombres. C'est la preuve de l'existence de Dieu. Autrement, comment feraient ces gens pour survivre tant de jours, dans cette chaleur? demande Marie-Yvrose Bernardin.

En créole, la mairesse d'arrondissement, Anie Samson, a dit toute sa sympathie à l'assemblée. Toute une escouade de policiers était aussi sur place, pour distribuer des brochures avec des numéros de téléphone et pour prendre en note les noms de proches dont on est encore sans nouvelles.

«S'il y a une seule chose positive dans tout cela, c'est que l'on voit que les gens qui ne se préoccupaient pas d'Haïti avant le tremblement de terre en sont maintenant solidaires, a pour sa part dit Katiana Mercier. Il est bon de voir des présidents et d'anciens présidents américains qui ne sont pas de la même allégeance politique s'unir néanmoins pour aider des gens dans le besoin. Et sur le plan personnel, ça m'a touchée de voir mes enseignants me demander si j'avais de la parenté, à Haïti et me demander s'ils allaient bien. L'espoir, maintenant, c'est que l'on puisse reconstruire un nouveau pays.»