Des Haïtiens de Montréal souhaitent créer des foyers d'hébergement temporaires pour les victimes du séisme qui a dévasté leur pays d'origine. Un organisme communautaire a demandé à Ottawa et à Québec de mettre sur pied ces refuges, hier, pour accueillir ceux qui veulent immigrer au Canada.

«La population haïtienne de Montréal est constituée de gens solidaires qui aiment leur peuple et leur pays, a affirmé le président du Comité participation Haïti-Québec-Canada, Pierre Gérald Jean. Ce sont des gens qui se sentent totalement frustrés parce que leurs frères et leurs soeurs sont en train de mourir.»

 

Les dirigeants de l'organisme saluent les efforts du gouvernement pour déployer des militaires et acheminer de l'aide aux victimes, mais ils se disent déçus de son intervention en matière d'immigration.

Ils demandent aux gouvernements de permettre à des familles montréalaises d'héberger des ressortissants haïtiens pour une période pouvant aller jusqu'à 12 semaines, le temps que leur demande d'immigration soit traitée.

Le Comité souhaite ainsi que toute personne dans le besoin puisse quitter Haïti le temps que la crise se résorbe. Pour assurer le bon déroulement de l'opération, il propose que les autorités mènent un examen rigoureux sur les familles d'accueil. Celles-ci devraient signer un contrat dans lequel elles s'engagent à offrir logis, nourriture et soutien aux réfugiés.

«Nous ne voulons pas remplacer les autorités compétentes, a résumé Édouard Staco, membre du Comité. Nous proposons de donner notre collaboration pour que les autorités compétentes puissent passer à l'action.»

L'organisme a lancé sa proposition hier, alors que des centaines d'Haïtiens convergeaient vers le sous-sol de l'Association culturelle haïtienne Perle retrouvée, dans le quartier Saint-Michel. Plusieurs ont interpellé la ministre de l'Immigration, Yolande James, venue témoigner son soutien à la communauté.

«C'est une proposition qu'on va regarder», a affirmé la ministre, questionnée sur la possibilité de créer des foyers d'hébergement temporaires.

La ministre promet des «mesures exceptionnelles» pour faire face à la crise, sans préciser quelles options s'offrent à elle. Elle tentera de convenir de nouvelles mesures avec son vis-à-vis fédéral Jason Kenney.