La compagnie d'électricité japonaise Tepco, qui gère la centrale nucléaire de Fukushima, a admis pour la première fois vendredi qu'elle avait minimisé le risque de tsunami de peur d'une fermeture pour améliorer la sécurité.

« Il existait une peur latente d'une fermeture jusqu'à ce que des mesures draconiennes de sécurité soient mises en place », indique Tokyo Electric Power (Tepco) dans un rapport intitulé Politique fondamentale pour la réforme du dispositif nucléaire de Tepco.

Ce rapport, en forme de confession, reconnaît qu'avant même que le tsunami géant de mars 2011 ne submerge la centrale, la compagnie était au courant du fait que les systèmes de défense et de protection étaient insuffisants, mais qu'elle n'avait toutefois pas agi.

« Il y avait cette inquiétude que si de nouvelles et sévères mesures étaient imposées, cela provoquerait une préoccupation sur la sûreté de toutes les centrales existantes », lit-on encore.

En décembre 2011, Tepco avait rendu public un épais rapport sur les causes de l'accident nucléaire de mars 2011, soulignant l'insuffisance de sa préparation.

En juillet dernier, un nouveau rapport, officiel cette fois, mettait sans ménagement en cause le gouvernement japonais et Tepco dans l'accident de Fukushima, fustigeant leur aveuglement face aux risques et leurs erreurs dans la gestion de la catastrophe.

« Le principal problème provient du fait que les compagnies d'électricité, dont Tepco, et le gouvernement n'ont pas perçu la réalité du danger, car ils croyaient au mythe de la sûreté nucléaire au nom duquel un accident grave ne peut se produire dans notre pays », soulignaient alors les membres de la commission d'enquête.

Malgré ce rapport accablant, Tepco continuait jusque-là de prétendre que la puissance du séisme et l'ampleur du tsunami avaient dépassé toutes les prévisions et n'avaient donc pu être envisagées.