Un groupe d'experts mandatés par le gouvernement japonais a mis en cause le manque de préparation et d'organisation face à l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima provoqué par le séisme et le tsunami du 11 mars dans le nord-est du Japon, selon un rapport publié lundi.

«Il y a eu un problème majeur dans la préparation aux catastrophes nucléaires», souligne le document.

Le fait que la hauteur des vagues du tsunami ait dépassé les prévisions ne saurait servir d'excuse à la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) face à la gestion de l'accident, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986, estiment les enquêteurs.

Le rapport intermédiaire accuse Tepco de ne pas avoir correctement évalué et géré la situation, faute de connaissances suffisantes sur les équipements et sur la façon de réagir.

«Tepco ne s'attendait pas à une situation dans laquelle toutes les sources électriques seraient simultanément interrompues dans plusieurs réacteurs à cause d'un désastre naturel, et elle n'a pas formé ses équipes pour répondre à ces circonstances», est-il écrit dans le rapport.

Selon ce document, la fusion du combustible dans les réacteurs et les rejets de substances radioactives auraient pu être limités si les techniciens avaient procédé à des relâchements de pression dans les réacteurs 1 et 3 et commencé à injecter de l'eau plus tôt.

La mauvaise communication entre les équipes de travail à Fukushima a également conduit de petits groupes d'intervenants à prendre des initiatives sans en informer leurs supérieurs.

La réponse du gouvernement au stade précoce de la crise a également été problématique, affirme le rapport qui dénonce l'insuffisance de communication entre les fonctionnaires et le bureau du premier ministre.

Le ministère de l'Industrie et l'Agence de sûreté nucléaire reprochent à Tepco sa lenteur dans la fourniture d'informations, mais dans le même temps ces autorités n'ont pas envoyé de personnel au siège social de la compagnie, note le rapport.

Le comité pointe également du doigt des erreurs concernant les consignes d'évacuation données aux résidents, certains ayant été poussés vers des zones où les substances radioactives s'étaient davantage propagées.

En résumé, le rapport affirme que Tepco n'avait pas pris les dispositions nécessaires, considérant comme très faible la probabilité d'un tsunami de cette envergure (plus de 14 mètres), bien que des calculs aient montré que le risque existait bel et bien.

Ce document d'étape, de plus de 500 pages, s'appuie sur des entretiens avec 456 personnes impliquées. La version définitive sera publiée à l'été 2012.