Le nouveau ministre japonais des Affaires étrangères a déclaré lundi que Japon allait davantage mettre l'accent sur l'exportation de technologies liées aux énergies renouvelables, au détriment des techniques nucléaires, du fait de l'accident à la centrale de Fukushima.

«Les centrales nucléaires ne sont pas les seules infrastructures que le Japon est en mesure d'exporter», a souligné Koichiro Gemba, dans un de ses premiers entretiens avec la presse en tant que chef de la diplomatie nippone.

«Nous avons aussi, entre autres, les Shikansen (trains à grande vitesse). À partir de maintenant, nous aurons également les technologies environnementales», a insisté cet élu de la préfecture sinistrée de Fukushima, au centre de la crise atomique.

M. Gemba, 47 ans, a été nommé vendredi ministre des Affaires étrangères à la suite de l'investiture de Yoshihiko Noda au poste de premier ministre, après la démission de Naoto Kan, critiqué pour sa gestion des suites du séisme du 11 mars et de la série d'avaries à Fukushima Daiichi.

Le ministre a insisté sur le fait que le Japon devait être particulièrement actif dans le développement des moyens d'exploitation des ressources énergétiques naturelles propres comme l'énergie solaire et éolienne.

«Je suis sûr que ce sera un champ important pour le Japon. Nous allons en faire la promotion à travers la diplomatie économique.»

L'année dernière, le Japon avait conclu un accord avec le Vietnam pour la construction sur place de deux réacteurs, dans le cadre de la «diplomatie économique» nippone visant à promouvoir les exportations de technologies japonaises, dont celles relatives à l'énergie nucléaire.

«Nous allons conserver des technologies nucléaires, mais je doute qu'elles soient un domaine phare pour le Japon», a-t-il reconnu, du fait de l'accident de Fukushima et de difficultés subséquentes d'entretenir les compétences dans ce secteur impopulaire.

Le premier ministre a lui-même déclaré vendredi qu'il serait «difficile» de construire de nouveaux réacteurs dans l'archipel à la suite de la catastrophe de Fukushima Daiichi, la plus grave depuis celle de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.

Il a toutefois souhaité obtenir la compréhension du peuple pour relancer les centrales qui auront passé avec succès des tests spécifiques de résistance.

Au total, sur un parc japonais de 54 réacteurs nucléaires, les quatre cinquièmes sont actuellement arrêtés, à cause des séismes ou de sessions de maintenance.