Une centaine d'habitants d'un village évacué près de la centrale de Fukushima ont été autorisés à retourner brièvement chez eux mardi, pour la première fois depuis l'accident nucléaire, afin d'y récupérer des affaires et s'occuper de leurs animaux.

Ces personnes, qui vivaient auparavant à Kawauchi, à moins de 20 km au sud-ouest de la centrale Fukushima Daiichi (Fukushima N°1), ont été sommées d'évacuer leur logement peu après l'accident du 11 mars, comme quelque 85 000 résidents des environs du site nucléaire.

La plupart ont trouvé abri dans des refuges, d'autres chez des proches.

«Je ne pensais pas être aussi nerveux avant de repasser à la maison !», a expliqué Masao Yanai à TV Asahi, interrogé dans un gymnase situé en bordure de la zone d'exclusion de 20 km de rayon décrétée autour de la centrale.

Les anciens villageois ont été réunis sur place et devaient rallier en autobus leur ancienne demeure, qu'ils visiteront pendant deux heures, revêtus d'une combinaison de protection et équipés d'un dosimètre et d'un émetteur-récepteur pour pouvoir joindre les autorités.

Provoqué par le séisme de magnitude 9 et le tsunami géant survenus le 11 mars, l'accident nucléaire de Fukushima a entraîné des explosions dans les bâtiments des réacteurs et des rejets radioactifs.

«Les autorités disent que le niveau de radiation n'est pas dangereux pour la santé» en cas de séjour bref dans les environs de la centrale, a souligné M. Yanai, reconnaissant toutefois être «un peu inquiet».

Les visiteurs ont le droit de rapporter de leur maison des effets personnels laissés sur place lors de l'évacuation à la hâte de la mi-mars. Ils ne peuvent cependant récupérer que des affaires pouvant entrer dans un sac spécial prévu à cet effet, à l'exclusion de tout animal, liquide et nourriture.

Après les deux heures de visite, ils devaient être reconduits vers le gymnase où des tests de radiation étaient prévus sur eux et sur les biens rapportés.

Avant de partir pour leur ancienne maison, quelques personnes âgées confiaient vouloir donner à manger à leurs animaux de compagnie ou d'élevage restés sur place et rapporter des photos de famille.

Des milliers de chiens, chats, vaches et poulets ont été laissés au village lors de l'évacuation urgente décrétée après l'accident nucléaire.