Les États-Unis ont suggéré mardi à la Corée du Nord de prendre exemple sur l'Iran, en se disant prêts à négocier avec tout pays ennemi qui se montrera «sérieux» dans ses promesses.

«Nous avons constamment affirmé que nous étions désireux de nous engager (dans des discussions, ndlr) quand des pays se montraient crédibles et sérieux dans le respect de leurs obligations. Cela a été vrai en Birmanie, c'est le cas avec l'Iran et cela peut être aussi le cas avec la Corée du Nord», a affirmé le secrétaire d'État adjoint William Burns, devant le centre de recherche Asia Society à New York.

Mais M. Burns a ajouté que les États-Unis «n'achèteraient pas le même cheval deux fois». «Nous n'allons pas discuter pour discuter ou répondre aux provocations de la Corée du Nord avec des encouragements et des concessions», a-t-il prévenu.

La Corée du Nord réclame la reprise du dialogue dans le cadre des négociations à Six (les deux Corées, la Russie, le Japon, la Chine et les États-Unis) sur l'arrêt de son programme nucléaire en échange d'une aide économique. Mais son président Kim Jong-Un n'a pas tenu ses engagements d'abandonner son programme d'armement nucléaire, pris lors d'accords précédents.

Washington et cinq autres grandes puissances (Royaume-uni, France, Russie, Chine et Allemagne) négocient actuellement avec l'Iran un accord sur le nucléaire, après un accord préliminaire en novembre par lequel Téhéran a gelé son programme nucléaire en échange d'une levée partielle des sanctions économiques.

Les pays occidentaux accusent l'Iran, ennemi juré des États-Unis depuis la révolution iranienne de 1979, de se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que dément Téhéran.

En arrivant au pouvoir en janvier 2009, Obama avait promis de «desserrer» les poings face aux pays ennemis des États-Unis. La Corée du Nord a fait figure d'exception à cet égard, tant l'administration américaine s'est montrée frustrée face aux provocations de Pyongyang.

Ces dernières semaines, la Corée du Nord a tiré des obus près de la frontière du Sud, testé des missiles balistiques capables de toucher le Japon, lancé des drones rudimentaires vers le Sud et n'a pas exclu de mener un quatrième essai nucléaire.