J.K. Rowling et Hugh Grant font partie des célébrités ayant accusé dimanche le gouvernement britannique d'avoir laissé tomber les victimes des écoutes téléphoniques illégales et exigé que les élus adoptent de nouvelles mesures pour ramener les médias à l'ordre.

Le Parlement doit se prononcer lundi au sujet de projets rivaux visant à imposer des limites plus strictes à la presse dans la foulée du scandale.

Le gouvernement conservateur a annoncé qu'il proposerait la création d'un organisme de régulation qui pourra donner jusqu'à 1 million de livres (1,5 million $CAN) en amende.

Les victimes affirment toutefois que le nouveau chien de garde doit être soutenu par une loi pour avoir un réel pouvoir, ce à quoi le premier ministre David Cameron s'oppose.

M. Cameron et ses alliés craignent qu'un organisme de régulation appuyé par une loi ne porte atteinte à la liberté de la presse. Mais les partisans de cette mesure assure que le chien de garde ne pourrait qu'imposer des amendes et réclamer des excuses de la part des médias, et non pas empêcher la publication d'articles.

L'auteure de la saga de Harry Potter, qui a déjà parlé de l'impact de l'intrusion de la presse dans sa vie privée devant la commission d'enquête sur l'éthique des médias, a déclaré que les autres victimes et elle-même avaient le sentiment d'avoir été abandonnées par le gouvernement.

Hugh Grant, qui a été indemnisé après que son téléphone eut été mis sur écoute par le défunt tabloïd News of the World de Rupert Murdoch, a pour sa part affirmé que ceux qui avaient fait les frais de ces pratiques douteuses appuyaient les mesures avancées par les libéraux démocrates et les travaillistes.

L'acteur a rappelé que les parlementaires avaient promis d'agir et qu'ils avaient la chance de le faire lundi.

Le débat entourant le contrôle de la presse fait rage au Royaume-Uni depuis la révélation en 2011 que des journalistes de tabloïds avaient mis des boîtes vocales sur écoute, payé des pots-de-vin à des représentants des autorités et piraté des ordinateurs dans leur quête incessante pour des nouvelles exclusives.

Le scandale a mené à la fermeture de News of the World, à des dizaines d'arrestations et de démissions, à des multitudes de poursuites contre l'empire Murdoch et à la mise sur pied d'une commission d'enquête sur l'éthique des médias.