Le premier ministre britannique David Cameron a reconnu vendredi à Bruxelles qu'il avait monté un cheval prêté par Scotland Yard à Rebekah Brooks, l'ex-directrice de la division britannique du groupe Murdoch, une affaire qui agite depuis plusieurs jours la presse britannique.

Le chef du gouvernement a dû répondre à des questions sur ce «horsegate», comme l'ont baptisé ironiquement les médias au Royaume-Uni, au cours d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet européen.

Scotland Yard a reconnu mardi avoir prêté un cheval à Rebekah Brooks à l'époque où cette protégée de Rupert Murdoch dirigeait News International, la branche britannique de son empire de presse.

Grande amatrice de chevaux et mariée à un entraîneur, la journaliste, qui a démissionné cet été à la suite du scandale des écoutes téléphoniques, a pris en 2008 l'animal en pension pour deux ans, celui-ci ayant fini son service au sein de la police montée, selon Scotland Yard.

L'animal, qui est mort depuis, avait ensuite été confié à un policier.

Cette révélation a relancé les interrogations sur les liens unissant la police et les médias, notamment News International, actuellement scrutés par une commission d'enquête au Royaume-Uni.

Des journaux ont aussi avancé que David Cameron, un ami du couple Brooks, avait lui-même monté le cheval.

«Je connais Charlie Brooks, le mari de Rebekah Brooks, depuis plus de 30 ans. C'est un bon ami et nous sommes voisins dans ma circonscription», a déclaré le premier ministre.

«Je n'ai plus monté avec lui depuis les élections (de mai 2010, qui l'ont porté au pouvoir). Avant les élections, oui, j'ai fait du cheval avec lui. Il a plusieurs chevaux, dont, à l'époque, cet ancien cheval de la police, Raisa, que j'ai monté», a admis le chef du gouvernement.

Selon Scotland Yard, la police montée cherche toujours des endroits où les chevaux à la retraite puissent finir tranquillement leurs jours. Mais l'animal reste sa propriété et la personne qui l'héberge doit payer nourriture et soins vétérinaires.

Rebekah Brooks, 43 ans, arrêtée en juillet dans le cadre des investigations sur les écoutes au sein du News of the World, ex-tabloïd du groupe Murdoch, est actuellement en liberté conditionnelle.

Une responsable de la police a affirmé récemment qu'il existait au Sun, autre tabloïd du groupe, «une culture» établie consistant à payer des fonctionnaires en échange d'informations.