Dix des 45 membres du département communication de Scotland Yard ont travaillé à un moment pour News International, la filiale britannique de l'empire Murdoch incluant le News of the World, au coeur du scandale des écoutes, a indiqué mardi le patron de la police Paul Stephenson.

«Je crois qu'il y a dix membres du département communication qui ont travaillé pour News International dans le passé, dont certains étaient des journalistes», a-t-il dit en réponse à une question d'un député de la Commission des affaires intérieures au Parlement.

Le numéro un de Scotland Yard, qui a démissionné dimanche, a été longuement cuisiné par les onze députés de la commission sur l'embauche en 2009 d'un ancien rédacteur en chef adjoint du tabloïd News of the World (NotW), Neil Wallis, comme consultant en relations publiques.

M. Wallis a été arrêté jeudi dans le cadre de l'affaire des écoutes téléphoniques au sein du journal, qui éclabousse à la fois l'empire Murdoch et Scotland Yard, dont deux hauts responsables ont démissionné coup sur coup.

Pour Paul Stephenson, M. Wallis occupait un «emploi mineur à temps partiel». Il a expliqué qu'il avait été embauché pour aider Dick Fedorcio, le directeur de la communication de Scotland Yard dont l'assistant à l'époque était malade.

«Je n'avais aucune raison à l'époque de suspecter que M. Wallis ait été de quelque façon mêlé aux écoutes téléphoniques», a-t-il souligné.

Dimanche, lors de sa démission, M. Stephenson avait établi un rapprochement entre l'embauche de M. Wallis par ses services et celle d'Andy Coulson, rédacteur en chef de NotW à l'époque des écoutes, recruté par David Cameron comme chef de la communication après sa démission du journal.

«Contrairement à M. Coulson, M. Wallis n'a pas démissionné du News of the World, et à ma connaissance, n'a pas été mêlé de quelque façon que ce soit à l'enquête initiale sur les écoutes téléphoniques», avait souligné le numéro 1 de la police britannique, semblant «mouiller» le premier ministre.

Mardi, il a expliqué avoir simplement voulu donner un exemple et n'avoir en aucun cas voulu compromettre M. Cameron.

Outre M. Wallis, Scotland Yard a embauché sa fille Amis, sur la recommandation de John Yates, patron de l'antiterrorisme qui a démissionné lundi.

Scotland Yard a aussi recouru aux services d'un interprète, Alex Marunchak, alors que ce dernier travaillait parallèlement pour le NotW.