À la veille d'un vote final «historique» sur la réforme de l'assurance maladie, le président américain Barack Obama s'est rendu au Capitole devant les élus de la Chambre des représentants pour un un dernier plaidoyer en faveur de son projet phare.

«Tout est dans vos mains, il est temps d'adopter la réforme santé pour l'Amérique, et je crois que vous allez le faire demain», a déclaré le président devant les élus, tout en reconnaissant qu'il s'agit d'un «vote difficile».

M. Obama faisait allusion à l'impopularité que peut déclencher un vote sur cette mesure d'un coût de 940 milliards de dollars sur dix ans, selon les chiffres du bureau du Budget du Congrès (CBO).

Mais le chef de la majorité démocrate de la Chambre, Steny Hoyer, a indiqué samedi devant la presse que les démocrates avaient assez de voix pour faire adopter dimanche la réforme. Des élus démocrates indécis ont laissé planer le doute ces derniers jours sur leur décision finale.

Il faut une majorité de 216 voix aux démocrates pour pouvoir faire adopter ce texte de loi qui permettra de garantir une couverture santé à 32 millions d'Américains qui en sont dépourvus.

En début d'après-midi, des milliers d'opposants à la réforme ont protesté sur les marches du Capitole, faisant écho à la colère des parlementaires républicains qui jugent ces mesures interventionnistes et trop coûteuses. Ce texte est «une intrusion gouvernementale», jugeait l'un des manifestants, Andy Counts, en brandissant une pancarte: «Mensonges, corruption, rats socialistes».

Cette semaine, les dirigeants démocrates ont engrangé des points en parvenant à persuader plusieurs membres réticents de la chambre basse de voter oui.

Parmi les démocrates figuraient encore samedi une poignée d'opposants à l'idée que le projet phare du début de mandat de Barack Obama débouche sur une prise en charge de l'avortement.

Le président a multiplié les déplacements ces dernières semaines en dehors de Washington pour plaider la cause de cette réforme dont l'adoption au Congrès a connu revers et retards.

«Dans seulement quelques jours, une lutte d'un siècle trouvera son aboutissement dans un vote historique», s'était-il enthousiasmé vendredi lors d'une réunion publique devant 8 500 personnes dans l'État de Virginie, proche de Washington.

Samedi, M. Obama a également fait un dernier tour d'horizon devant les élus au Capitole, de ce que le projet de loi améliorera dans le système de couverture santé américain.

Le président a souligné que le texte était avant tout une réforme de l'assurance, «la plus dure de l'histoire». Elle vise à faire en sorte que les assurances privées fonctionnent efficacement pour les familles américaines modestes.

La réforme devrait aussi réduire le déficit américain de 138 milliards de dollars sur dix ans (2010-2019), selon le

CBO. Le président a mis en exergue ce chiffre publié jeudi.

Ce texte sera in fine une version amendée du plan adopté le 24 décembre 2009 par le Sénat.

Après l'adoption par la Chambre, au terme d'un processus tortueux, et sa promulgation par le président Obama, le Sénat devra encore adopter les «corrections» souhaitées par la Chambre.

Le chef de la majorité du Sénat, Harry Reid, qui était également présent samedi devant les élus de la Chambre pour encourager les représentants à voter oui, leur a donné l'assurance dans une lettre à la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, que le Sénat adoptera les modifications «sans délai».