La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a jugé mardi que la situation à Gaza était «inacceptable» et ne pouvait «pas durer», après le raid israélien contre la flottille humanitaire pour Gaza.

«La situation à Gaza (où cinq Palestiniens ont été tués mardi par l'armée israélienne) est inacceptable et ne peut pas durer», a déclaré la secrétaire d'État lors d'un point de presse avec son homologue roumain Teodor Baconschi.

«Il faut faire droit aux besoins légitimes de sécurité d'Israël, de la même façon que le besoin légitime des Palestiniens de recevoir une aide humanitaire durable doit être satisfait», a-t-elle ajouté.

Le président égyptien, Hosni Moubarak, a d'ailleurs ordonné l'ouverture du terminal de Rafah avec Gaza, seul point de passage non contrôlé par Israël, pour l'acheminement de l'aide humanitaire et le passage des malades.

«L'accès régulier doit également être assuré pour les matériaux servant à la reconstruction» de Gaza, a-t-elle ajouté.

Mme Clinton a réitéré que les États-Unis «regrettent la tragédie de ces vies perdues et de ces blessés» dans le raid.

Sur le plan diplomatique, l'émissaire américain George Mitchell est attendu mercredi dans la région pour un entretien avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

De Kampala, où il était en visite, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déjà assuré que M. Abbas acceptait la poursuite du dialogue indirect avec Israël.

La Maison-Blanche s'abstient de condamner le raid israélien

Le porte-parole de la Maison Blanche s'est abstenu mardi de condamner le sanglant raid israélien contre la flottille humanitaire pour Gaza, mais a indiqué qu'il montrait qu'une paix au Proche-Orient était plus nécessaire que jamais. 

Interrogé lors de son point de presse quotidien sur une éventuelle condamnation par le président Barack Obama de l'assaut israélien, Robert Gibbs s'est contenté de reprendre la formulation du communiqué du Conseil de sécurité de l'ONU publié tôt mardi matin.

Ce texte «condamne les actes qui ont résulté en la perte d'au moins dix vies humaines et fait de nombreux blessés», mais sans dire qui des soldats israéliens ou des militants pro-palestiniens, a été à l'origine des violences.

«Laissez-moi simplement répéter ce que la communauté et les États-Unis ont soutenu tôt ce matin au Conseil de sécurité de l'ONU», a indiqué M. Gibbs.

«Le communiqué du Conseil de sécurité que j'ai lu appelle à une enquête rapide, impartiale, digne de foi et transparente (et) se conformant aux critères internationaux, pour savoir exactement ce qui s'est produit», a ajouté le porte-parole. «Nous soutenons évidemment cela», a-t-il dit.

Le numéro deux de la minorité républicaine de la Chambre des représentants américaine, Eric Cantor, a demandé mardi au président Barack Obama dans un communiqué de s'opposer à «toute résolution de l'ONU biaisée entravant le droit d'Israël à se défendre».

M. Cantor, le seul élu républicain juif de la Chambre, estime que l'administration doit «continuer à rassembler toutes les informations» sur «les événements tragiques des dernières 48 heures» à Gaza.

Une enquête israélienne crédible

La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, s'est prononcée mardi pour une enquête israélienne sur le raid israélien contre la flottille humanitaire pour Gaza, insistant sur la nécessaire crédibilité d'une telle démarche.

«Nous soutenons dans les termes les plus clairs l'appel du Conseil de sécurité» de l'ONU «à une enquête rapide, impartiale, crédible et transparente», a-t-elle déclaré.

«Nous soutenons une enquête israélienne satisfaisant à ces critères», a-t-elle aussitôt ajouté, et «nous sommes ouverts à diverses façons d'assurer la crédibilité de l'enquête, y compris une participation internationale».

Washington «continuera de discuter ces idées» avec Israël et ses autres «partenaires internationaux» dans les prochains jours, a-t-elle indiqué.

Mme Clinton s'est notamment entretenue pendant plus de deux heures mardi matin avec son homologue turc Ahmet Davutoglu.