Les pays de l'Union européenne ont engagé une concertation sur la question de leur participation le 10 décembre à la remise du prix Nobel de la paix, attribué au dissident chinois Liu Xiaobo, a déclaré lundi le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

«La France se concerte avec ses amis européens pour qu'il y ait une réponse commune, nous ne l'avons pas encore (...). Je crois qu'elle sera commune et positive», a dit Bernard Kouchner. «Une réponse européenne, ce sera beaucoup plus fort», a-t-il souligné sur la radio RTL.

Selon des sources diplomatiques, l'ambassade de Chine à Oslo a envoyé une lettre aux représentations d'autres pays pour leur demander plus ou moins implicitement de ne pas prendre part à la cérémonie Nobel dans la capitale norvégienne.

La récompense sera remise à l'Hôtel de ville d'Oslo lors d'une cérémonie à laquelle tous les ambassadeurs présents en Norvège sont traditionnellement invités. Le comité Nobel est indépendant de l'État norvégien.

Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Cui Tiankai avait menacé vendredi de «conséquences» les pays qui apporteraient leur soutien au dissident.

L'attribution du Nobel de la paix à Liu Xiaobo, condamné à 11 ans de prison dans son pays pour «subversion du pouvoir de l'État» après avoir cosigné la «Charte 08» qui réclame une Chine démocratique, a ulcéré le régime chinois, qui considère l'opposant comme un «criminel».

La remise officielle du prix ne pourra avoir lieu qu'en l'absence du lauréat, emprisonné, tandis que son épouse Liu Xia est en résidence surveillée.