C'est avec un dernier signe de la main, lancé du seuil de la porte de leur Airbus jeudi, que le Prince Charles et son femme Camilla Parker Bowles ont conclu leur périple de 11 jours au Canada, périple durant lequel les Forces armées canadiennes ont été grandement mises en valeur.

Selon un sondage publié tout juste avant l'arrivée du couple princier au pays, 41 pour cent des Canadiens préféreraient que Charles cède le trône à son fils, William, plutôt que de succéder à la reine. Seulement 31 pour cent des citoyens du pays croient que Charles devrait être couronné roi.

Un autre sondage indiquait qu'une majorité de Canadiens souhaitent que la monarchie disparaisse après la mort de la reine.

Ce voyage a réuni tous les éléments associés à une visite royale - de jeunes enfants offrant des bouquets, des haltes dans des centres communautaires, hôpitaux, églises et maisons de la culture - mais le prince n'a pas raté une seule occasion de parler des Forces armées canadiennes, et de discuter avec certains de leurs membres.

Il s'est rendu à Esquimalt, en Colombie-Britannique, où se situe la plus imposante base navale du pays. Il a présenté de nouvelles couleurs régimentaires au célèbre régiment Black Watch, à Montréal, au Royal Regiment of Canada et au Toronto Scottish. Il a également visité le NCSM Haida, à Hamilton.

Le prince Charles a livré un émouvant témoignage au sujet d'un soldat canadien tué en Afghanistan tout juste avant son arrivée au pays.

Cette importance accordée au volet militaire a été particulièrement évidente lorsque le prince Charles a revêtu l'uniforme d'un lieutenant-général canadien en vue de la cérémonie commémorant le jour du Souvenir. Puis, il a passé quelques heures avec des soldats, des guerriers blessés et leurs familles à la base des Forces canadiennes de Petawawa.

Il a paru sincèrement touché pendant ses conversations avec les blessés, et il a pris le temps de dialoguer avec les familles au sujet de l'anxiété qu'elles vivent lorsque des êtres chers sont déployés dans une zone de guerre comme celle en Afghanistan.

Le prince Charles avait sans doute vécu les mêmes inquiétudes au moment où son fils Harry a été stationné en Afghanistan pendant dix semaines, en 2006 et 2007. «Je comprends tout à fait ce qu'elles ont dû ressentir, ce qu'elles continuent de ressentir», a-t-il dit.

La visite princière s'est amorcée le 2 novembre à Saint-Jean (Terre-Neuve-et-Labrador), où le prince et la duchesse de Cornouailles se sont notamment arrêtés à l'historique village de Cupids, qui serait la plus vieille colonie anglaise au Canada.

Puis, le couple a pris la direction de Toronto, où il a inauguré le Royal Agricultural Winter Fair, avant de s'envoler vers la Colombie-Britannique, où il a visité le Village olympique, entre autres.

Charles et Camilla ont repris la direction de l'est du pays, s'arrêtant d'abord à Ottawa pour une rencontre avec la gouverneure générale Michaëlle Jean, puis à Montréal, mardi.

Ce bref passage au Québec, marqué de visites au siège social du Cirque du Soleil et au Biodôme, a aussi été le théâtre d'une démonstration antimonarchiste au centre-ville de Montréal.

Orchestrée par le Société Saint-Jean Baptiste et le Réseau de résistance du Québécois, la manifestation a réuni quelque 200 contestataires et forcé le couple à utiliser une porte de service pour visiter le local du Black Watch, le Régiment royal écossais du Canada.

Enfin, le prince Charles et son épouse sont retournés à Ottawa pour la cérémonie commémorant le jour du Souvenir, mercredi.