Mitt Romney a tenté de rallier les électeurs évangéliques, samedi, dans le cadre d'un discours prononcé dans une université chrétienne conservatrice au cours duquel il a affirmé son opposition au mariage homosexuel. Le candidat à l'investiture républicaine a très peu fait allusion à la foi mormone qui a défini sa vie lors de son allocution.

M. Romney s'est exprimé à la Liberty University, en Virginie, qui a été fondée en 1971 par le défunt révérend Jerry Falwell, un important leader évangélique conservateur. L'institution est devenue une destination de choix pour les politiciens républicains qui veulent s'adresser à la droite religieuse.

L'équipe de campagne de l'ancien gouverneur du Massachusetts, qui avait planifié ce discours longtemps avant que le mariage entre personnes de même sexe ne devienne un thème politique majeur de la campagne, a vu cette occasion comme une opportunité de s'adresser au type d'auditoire socialement conservateur qui s'est méfié de Mitt Romney pendant la longue lutte à l'investiture.

Pour le candidat, le défi est double. Ses anciennes prises de position, incluant l'appui au droit à l'avortement, passent mal. Sa foi personnelle est également problématique, car de nombreux évangéliques ne considèrent pas les mormons comme des chrétiens.

Les chrétiens évangéliques représentent une partie importante de la base électorale républicaine. La plupart d'entre eux ont appuyé des rivaux républicains comme l'ancien sénateur de la Pennsylvanie Rick Santorum.

Le candidat républicain présumé à la présidence a reçu des applaudissements nourris à une occasion lors de son discours de 20 minutes, qui survenait quelques jours après que le président Barack Obama soit devenu le premier président américain à soutenir le mariage homosexuel.

«Le mariage est une relation entre un homme et une femme», a déclaré M. Romney à une foule d'étudiants en liesse qui doivent suivre un code de conduite strict considérant les relations sexuelles hors mariage et l'homosexualité comme des péchés.

De son côté, le président Obama ne semblait pas vouloir revenir sur la question du mariage homosexuel, samedi.

Dans son allocution hebdomadaire à la radio et sur Internet, il n'a pas mentionné cette prise de position historique. Il a plutôt réitéré son appel aux législateurs du Congrès pour accepter une «liste d'épicerie» de crédits d'impôts et d'autres initiatives qui, a-t-il soutenu, créeront des emplois et aideront les familles de la classe moyenne à faire face à une économie moribonde.

Ayant passé une partie de la semaine dans les États de la Côte ouest pour amasser de l'argent en vue de financer sa réélection, M. Obama s'est présenté à la Maison-Blanche, samedi, pour honorer des policiers ayant reçu des distinctions.

Il s'agissait de sa première apparition conjointe avec le vice-président Joe Biden après que celui-ci, indiquent des adjoints, se soit excusé pour avoir précipité la question du mariage entre personnes du même sexe sous les projecteurs médiatiques de la campagne présidentielle. Il aurait alors forcé à la main au président pour que celui-ci donne son appui aux unions de conjoints de même sexe.

L'appui présidentiel au mariage homosexuel devrait solidifier encore davantage les appuis des républicains socialement conservateurs en faveur de Mitt Romney.

À l'époque où il était gouverneur du Massachusetts, celui-ci avait présenté un amendement constitutionnel pour interdire les mariages homosexuels. M. Romney affirme soutenir un amendement constitutionnel fédéral pour interdire les unions entre conjoints de même sexe.

Malgré tout, M. Romney est connu pour avoir été en faveur de l'octroi de certains droits en faveur des homosexuels. Il est en autres pour l'adoption de certains avantages pour les unions civiles entre homosexuels, incluant l'adoption.