La campagne pour la Maison Blanche se poursuivait lundi à un rythme frénétique, à quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote, le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain ne s'accordant aucun temps mort et multipliant les meetings à travers le pays.

La présidentielle américaine s'annonce historique avec la possibilité de voir l'élection du premier président noir des Etats-Unis avec Barack Obama ou l'élection de la première femme vice-présidente en la personne de la républicaine Sarah Palin.Evénement dramatique dans cette fin de campagne, M. Obama, favori des sondages, a annoncé la mort de sa grand-mère maternelle, Madelyn Dunham, âgée de 86 ans. Le candidat démocrate, né d'un père kényan et d'une Américaine blanche, avait interrompu il y a une dizaine de jours sa campagne électorale pour se rendre au chevet de sa grand-mère à Hawaii. Cette dernière avait élevé le jeune Barack à partir de l'âge de dix ans lorsque sa mère était partie travailler en Indonésie.

Le candidat républicain, âgé de 72 ans, avait prévu lundi un véritable marathon électoral, avec des meetings dans pas moins de sept Etats, de la Floride (sud-est) à l'Arizona (sud-ouest) en passant par le Tennessee (sud), la Pennsylvanie (est), l'Indiana (nord), le Nouveau-Mexique (sud-ouest) et le Nevada (ouest). Le candidat démocrate avait prévu de tenir des réunions en Floride, en Caroline du Nord (sud-est) et en Virginie (est).

«Il reste un jour avant que nous n'emmenions les Etats-Unis dans une autre direction», a lancé M. McCain à quelque 500 personnes réunies dans un stade de 65.000 places à Tampa, en Floride.

«Les experts ne sont peut-être pas au courant, les démocrates ne sont peut-être pas au courant, mais +Mac est de retour+ et nous allons gagner cette élection», a-t-il assuré, appelant ses partisans à se «battre» jusqu'à la fin.

«Il nous reste un jour pour changer les Etats-Unis d'Amérique», a dit en écho M. Obama au cours d'un meeting à Jacksonville (Floride) devant 9.000 personnes enthousiastes, chantant à l'unisson: «oui nous pouvons» gagner.

«Je n'ai qu'un mot à te dire Floride: demain», a dit M. Obama.

Comme ces dernières semaines, les sondages publiés lundi donnaient l'avantage à M. Obama. Le site indépendant RealClearPolitics (RCP) qui établit la moyenne des sondages publiés, accordait lundi en fin d'après-midi une avance de plus de 7 points au candidat démocrate.

Mais, en raison de la complexité du mode de scrutin, c'est moins le nombre de voix au niveau national qui compte, que la victoire dans quelques Etats clefs comme l'Ohio (nord), la Pennsylvanie ou la Floride. En 2000, George W. Bush a été élu président en obtenant moins de voix que son adversaire démocrate Al Gore.

Outre leur président, les Américains sont appelés à renouveler un tiers du Sénat et la totalité de la Chambre des représentants. Selon les sondages, les démocrates devraient conforter leur majorité au Congrès.

Le prochain président héritera d'une situation économique dramatique. Les Etats-Unis sont au bord de la récession et traversent une crise financière la plus grave depuis celle de 1929.

M. Obama a promis de baisser les impôts de 95% des salariés américains, d'engager une politique de grands travaux d'infrastructure et de garantir une couverture santé pour tous. M. McCain veut pérenniser les baisses d'impôts y compris pour les très hauts revenus, mis en chantier par George W. Bush.

Sur le plan international, M. Obama a promis de retirer les soldats américains d'Irak «de façon responsable» dans un délai de 16 mois et de concentrer les efforts à la lutte contre Al-Qaïda et les talibans. M. McCain a indiqué que les soldats américains ne partiront d'Irak qu'après la victoire qui, selon lui, est «en vue».