Le compte à rebours a commencé, et le candidat démocrate Barack Obama paraît bien placé pour devenir le premier Afro-américain à la Maison Blanche, sur fond de guerre et de crise économique. Son adversaire, l'ancien du Vietnam aux cicatrices, le républicain John McCain, veut toujours croire à ses chances de revenir sur la ligne finale.

Quel que soit le vainqueur, le 44ème président américain devra immédiatement faire face aux défis de l'économie les plus formidables depuis la grande dépression des années 1930.Il devra y travailler avec une majorité démocrate renforcée au Congrès, ainsi que dans les législatures des états et parmi les gouverneurs. Les sortants républicains à tous ces postes sont en danger, huit ans après l'élection de George W. Bush. On envisageait alors une majorité républicaine pour des décennies.

La campagne a été assez extraordinaire pour les records qu'elle a atteint en matière de financements politiques, et par les espoirs qu'elle aura soulevé. Cette course à la présidence restera dans les annales.

Obama a laissé transpirer sa confiance ces derniers jours, s'attendant à une victoire considérable, un probable raz-de-marée.

Le message n'a pas atteint son adversaire, qui continue à batailler, se référant à Harry Truman, qui l'avait emporté par surprise sur Thomas Dewey en 1948, contre tous pronostics. Truman était démocrate, cependant.

Les chances des républicains en 2008 sont faibles depuis le départ, parce que les électeurs renvoient souvent le parti qui a été aux commandes pendant deux mandats, sans parler des facteurs extérieurs, la guerre en Irak, maintenant dans sa sixième année, et la crise à Wall Street qui s'étend à toute l'économie. Les électeurs doutent des capacités de ce gouvernement et demandent du neuf.

«L'atmosphère est plutôt toxique par ici» résume le sénateur du Nevada John Ensign, qui coordonne la campagne des républicains. Son homologue à la Chambre, Tom Cole, représentant de l'Oklahoma, le dit autrement : «Nous n'avons pas saisi beaucoup de balles de break».

Les démocrates sont conscients de leurs chances de retour en force : «Les choses se présentent bien» estime par exemple le représentant démocrate du Maryland, Chris Van Hollen, qui pilote le comité de campagne du parti à la Chambre. Son homologue du Sénat, Chuck Schumer, de New York, prédit que «les démocrates vont prendre un bon nombre de sièges et seront très heureux».

Les démocrates peuvent compter sur une majorité de 60 sièges sur 100 au Sénat, qui les mettra à l'abri des manoeuvres dilatoires des républicains. A la Chambre, une vingtaine de sièges sont prenables. Même chose au niveau des gouverneurs des états et des assemblées locales.

Les conséquences du vote auront de la portée : les gouverneurs et les assemblées choisies mardi 4 novembre pour 4 ans redessineront les circonscriptions législatives et sénatoriales sur la base du recensement de 2010. Le parti au pouvoir a tendance à favoriser les siens dans ce type d'opération.