Barack Obama a remporté les trois débats présidentiels et la plupart des sondages lui donnent une avance confortable sur son opposant.

Or, le démocrate n'est pas intéressé à jouer les vainqueurs.

Hier, Barack Obama a rappelé au cours d'un déjeuner à New York que les défis du prochain président seront difficiles et nombreux. «Il nous reste 19 jours. Pas 19 jours avant la fin, 19 jours avant le début. La charge de travail qui incombera au prochain président va être extraordinaire.»

 

Le candidat a prévenu ses partisans de ne pas croire que la victoire est dans la poche. «J'ai deux mots pour vous: New Hampshire. J'ai déjà été dans cette position, où nous étions les favoris et la presse a commencé à perdre la tête et nous avons pris une raclée», a-t-il dit, en référence à sa défaite face à Hillary Clinton dans cet État durant les primaires.

Hier, Obama s'est envolé pour la Virginie-Occidentale, un État que George Bush a remporté en 2004. Jusqu'à tout récemment, l'État n'était pas sur la liste des États-clés ciblés par les démocrates. Les derniers sondages y placent McCain en tête, avec 49% des voix, contre 46% pour Obama.

Pour sa part, John McCain a surfé sur sa performance au débat de la veille, où il a fait référence plus de 20 fois à «Joe le plombier», un homme de l'Ohio qui lui a servi d'exemple pour étayer sa politique économique (voir autre texte).

«Je comprends qu'il a été bien occupé ce matin. On a essayé de l'appeler. Je vais réessayer plus tard. J'ai l'intention de le rencontrer dans les prochains jours», a dit McCain.

Pour le directeur du bureau politique de NBC, Chuck Todd, le débat de mercredi soir ne changera pas la trajectoire de la course.

«Il est maintenant clair qu'Obama a gagné la saison des débats, a-t-il noté. La combinaison de la crise économique et des débats a envoyé McCain dans ses derniers retranchements. La carte électorale continue à être en faveur d'Obama. La course est maintenant entre les mains des électeurs. Il ne reste plus grand-chose à apprendre sur McCain et Obama.»

Début des appels automatisés

Signe que la fin de la campagne approche: les électeurs des États-clés commencent à recevoir des appels téléphoniques automatisés attaquant les candidats en des termes crus.

En Virginie, hier, des centaines de citoyens ont reçu un appel liant Barack Obama aux terroristes.

«Barack Obama et ses collègues démocrates ne sont pas qui vous croyez, dit une voix préenregistrée. Ils disent qu'ils veulent nous protéger, mais Obama dit que les menaces actuelles ne sont pas aussi urgentes qu'à la fin de la guerre froide. Et les démocrates veulent donner des droits civils aux terroristes.»

Dans le passé, ce type d'appels a été officiellement dénoncé par les démocrates et les républicains. Mais ils refont immanquablement surface dans les États où la course est serrée.