Les candidats à la Maison Blanche Barack Obama et John McCain ont plus de points communs que de divergences pour combattre le réchauffement climatique et le scrutin présidentiel du 4 novembre marquera dans tous les cas un net changement avec l'administration Bush.

«Je pense qu'il y a plus de similitudes que de différences entre McCain et Obama», juge Eileen Claussen, présidente de l'institut indépendant Pew Center on Global Climate Change.

«Quel que soit celui qui entrera à la Maison Blanche en janvier, ce sera un monde totalement différent sur le front du climat: les deux candidats acceptent le diagnostic scientifique et s'accordent sur les programmes à mettre en oeuvre» pour lutter contre le réchauffement, ajoute-t-elle.

MM. Obama et McCain se sont tous deux déclarés en faveur d'un plafonnement contraignant des émissions de gaz à effets de serre et de la mise en place d'une bourse d'échange de droits d'émission. Une approche combattue avec force par le président sortant.

Les propositions de M. McCain incorporent plusieurs points contenus dans un projet de loi bipartite sur le climat rejeté par le Sénat, dont il avait co-parrainé la version initiale. Le sénateur Obama avait apporté son soutien à ce texte.

Les deux candidats divergent toutefois sur plusieurs points: Barack Obama veut réduire les émissions de CO2 de 80% d'ici 50 ans contre seulement 60% à 65% pour John McCain.

Le candidat démocrate s'est prononcé pour un système prévoyant que 25% de l'électricité produite proviennent de sources d'énergie renouvelable d'ici 2025, ce à quoi son rival républicain est opposé.

Enfin, John McCain est nettement plus ambitieux pour le forage pétrolier en mer et le nucléaire: il propose de construire 45 centrales d'ici 2030.

Le nucléaire fournit aujourd'hui 20% de l'électricité aux Etats-Unis où aucune centrale n'a été construite depuis l'accident de Three mile Island en 1978.

Sans être contre le nucléaire, Barack Obama est réservé sur les solutions actuellement proposées de stockage des déchets radioactifs.

En ce qui concerne la négociation internationale sur le climat, Eileen Claussen, ancienne sous-secrétaire d'Etat de Bill Clinton pour l'environnement, estime négligeable les différences entre les candidats qui jugent «nécessaire de conclure un accord mondial».

«Tous deux souhaiteraient voir les Etats-Unis jouer un rôle constructif et sont réalistes sur ce qui peut être obtenu de la Chine et de l'Inde», ajoute-t-elle.

Selon elle, McCain ou Obama soumettront au Congrès dans les six premiers mois de leur présidence «un projet de loi ou un ensemble de principes» sur le climat. Mais Eileen Claussen ne pense pas que le prochain président aura suffisamment de temps pour élaborer une position détaillée et la négocier avec les autres pays avant la prochaine conférence internationale de Copenhague sur le climat fin 2009.

Tout en reconnaissant que les deux candidats représentent un énorme progrès sur les questions climatiques, le Sierra Club, plus grande organisation écologique américaine, a apporté son soutien à Barack Obama.

«Nous avons choisi Obama, car son programme permet davantage d'atteindre les objectifs pour le climat», indique David Willett, porte-parole de l'organisation.

Frank Maisano, du groupe de pression Bracewell Giuliani qui représente les grandes firmes de production d'électricité, estime que les deux candidats défendront des mesures radicales contre le réchauffement.

Mais «la question est de savoir où la réalité» va se heurter à ces ambitions alors que la crise financière va rendre prioritaire la remise sur les rails de l'économie.