Le ticket démocrate Obama-Biden a promis de ne pas se laisser faire face à l'offensive de républicains déchaînés, dont le candidat, John McCain, est en difficulté dans les sondages à moins d'un mois de l'élection présidentielle.

Depuis que la candidate républicaine à la vice-présidence Sarah Palin a accusé samedi Barack Obama de «copiner avec des terroristes», les masques sont tombés et les républicains ne prennent plus de gants dans leurs attaques contre le candidat démocrate.

Conscients de la pente dangereuse vers laquelle les républicains essayent de les entraîner, les démocrates ont envoyé le numéro deux du ticket, Joe Biden, pour faire barrage.

«On ne peut pas rester les bras croisés et les laisser faire», a écrit mercredi soir Joe Biden dans un communiqué aux supporteurs démocrates.

«Au lieu de se concentrer sur les problèmes qui comptent vraiment, nos opposants font tout ce qu'ils peuvent pour encourager cette atmosphère toxique», assure-t-il.

«J'ai entendu des choses tout à fait innommables ces derniers jours --des calomnies profondément offensantes que nous entendrons encore et encore jusqu'au jour de l'élection», le 4 novembre, prévient le sénateur Biden.

Le même Joe Biden a qualifié mercredi sur la chaîne de télévision CBS les attaques des républicains contre Barack Obama de «bidon». Mais, le sénateur du Delaware ne prend pas pour autant ces attaques à la légère. «Je pense que c'est relativement dangereux», a-t-il dit à CBS.

«On voit là, vous savez, ce genre d'incitations: un type qui présente Barack (Obama) en utilisant son deuxième prénom (Hussein) comme une sorte d'épitaphe», a-t-il dit en faisant allusion à un responsable républicain de Pennsylvanie qui a «chauffé» la salle d'un meeting de John McCain mercredi en parlant à plusieurs reprises de «Barack Hussein Obama», insistant sur le second prénom du sénateur de l'Illinois.

Cette semaine, le Secret service, chargé de la protection des personnalités publiques aux Etats-Unis, a enquêté après un article du Washington Post qui affirmait mardi qu'un des supporteurs de Sarah Palin avait hurlé «tuez-le» en parlant de Barack Obama, lors d'un meeting où s'exprimait la candidate à la vice-présidence. L'enquête n'a rien donné faute de preuves.

Pendant ce temps, les stratèges de campagne de John McCain continuent d'exploiter au maximum le filon de la peur de Barack Obama, un candidat «trop risqué pour l'Amérique», disent-ils dans leur dernier spot de campagne jeudi.

Le clip présente M. Obama comme un proche de Bill Ayers, un ancien militant qui a participé à une campagne d'attentats aux Etats-Unis dans les années 1960. Dans une interview à la chaîne ABC à diffuser jeudi soir, John McCain revient sur le cas Ayers: «je m'inquiète et les Américains devraient aussi s'inquiéter de ses relations avec lui».

Dans les meetings du candidat républicain, les noms d'oiseaux pleuvent sur Barack Obama, copieusement hué et qualifié de «socialiste», de «terroriste» ou de «menteur» lorsqu'il est évoqué à la tribune par John McCain ou tout autre orateur républicain.

En 2004, le candidat démocrate John Kerry avait ignoré les attaques du camp républicain de George W. Bush qui remettaient en cause son passé militaire et sa participation à la guerre du Vietnam. L'état-major démocrate avait choisi de traiter par le mépris ces attaques, ce qui avait entraîné une confortable avance pour M. Bush dans les sondages.