Le principal stratège de campagne du candidat républicain à la Maison-Blanche John McCain a accusé jeudi le camp démocrate de se réjouir de la crise financière qui secoue les États-Unis.

«Je pense qu'alors que les Américains se préparent à faire leur choix dans cette élection, ils vont sans doute prendre en considération le fait que l'équipe de campagne de Barack Obama se réjouit de cette crise», a indiqué Steve Schmidt à la presse.

«L'équipe de campagne d'Obama répète que la crise financière lui est bénéfique politiquement», a-t-il dit à bord de l'avion qui emmenait le candidat républicain à un meeting à Cedar Rapids en Iowa.

Au cours du meeting, M. McCain s'en est pris au régulateur boursier américain, la SEC (Securities and Exchange Commission), l'accusant d'avoir «maintenu des règles permettant aux spéculateurs et aux fonds d'investissements de transformer les marchés en casino».

Le président de la SEC «est nommé par le président et a trahi la confiance des gens. Si j'était président aujourd'hui, je le licencierais», a ajouté M. McCain.

M. McCain s'en est pris à la proposition du camp démocrate de relever les impôts sur les hauts revenus afin de les abaisser pour les classes moyennes.

«Relever les impôts dans une période économique difficile, ce n'est pas du patriotisme», a-t-il lancé.

«C'est complètement idiot».

Dans un entretien à la télévision, le candidat démocrate à la vice-présidence, Joe Biden, avait déclaré en début de journée qu'une hausse des impôts pour les revenus dépassant 250 000 $ par an serait «patriotique».

Le meeting du candidat et de sa colistière Sarah Palin a été brièvement perturbé par une poignée de manifestants anti-guerre. Dans une atmosphère très tendue, l'un d'entre eux a crié: «John, nous n'avons jamais gagné, nous avons perdu au Vietnam!».

Le candidat républicain a été détenu plus de cinq ans dans les geôles nord-vietnamiennes.

M. McCain s'est ensuite rendu avec Mme Palin et son mari Todd dans le quartier Time Check de Cedar Rapids, dévasté en juin par des inondations. Devant des maisons en ruine, il a promis de faire tout ce qu'il pouvait pour aider les personnes déplacées.

Interrogé sur les derniers sondages, qui semblent redonner l'avantage à Barack Obama, M. Schmidt s'est quant à lui dit «confiant quant à notre position dans la course. Si vous regardez les sondages, nous restons dans une compétition très serrée».

«L'une des évolutions de la semaine passée, c'est que la campagne d'Obama est devenue extrêmement négative, extrêmement personnelle», a-t-il poursuivi.

L'économie est le principal sujet de préoccupation des électeurs américains. Selon les enquêtes récentes, la crise financière semble favoriser le camp démocrate.