Barack Obama, qui maintient cette semaine un ton agressif envers son adversaire dans la course à la Maison Blanche John McCain, poursuit dans les publicités diffusées à la télévision et sur internet son offensive contre le candidat républicain qu'il juge «déconnecté de la réalité».

Dopés par les déclarations contestées de son adversaire qui a affirmé lundi, en pleine crise financière, que les éléments «fondamentaux de l'économie sont forts», les responsables de campagne de Barack Obama ont redoublé d'efforts pour faire passer le message selon lequel John McCain «ne comprend pas» les problèmes économiques des Américains.

Un premier clip diffusé en début de semaine et intitulé «fondamentaux» laissait la parole à... John McCain répétant à des moments différents de la campagne son assertion discutable sur l'économie américaine.

Selon une étude de l'Université du Wisconsin publiée mercredi, «au cours de la première semaine, après les conventions, Obama a diffusé un pourcentage plus élevé de publicités négatives que McCain. 56% des publicités de campagne de McCain étaient négatives, contre 77% de celles d'Obama».

La tendance observée par l'Université du Wisconsin s'est confirmée cette semaine alors que la bataille pour dominer le débat économique est devenu cruciale.

«Le débat cette semaine s'est porté sur l'économie, alors logiquement les attaques dans les publicités se sont portées sur ce sujet», a dit à l'AFP Stephen Hess de la Brookings Institution.

Dans deux nouveaux clips diffusés depuis mercredi soir, Obama a utilisé le même ton implacable.

Le premier fait la liste des dossiers contre lesquels M. McCain avait voté en matière d'environnement: biocarburants, voitures électriques, énergie solaire, éolienne. «Mais McCain est favorable à une source d'énergie: les compagnies pétrolières. McCain accorderait quatre milliards de dollars de nouvelles réductions d'impôts aux grandes compagnies pétrolières», assure le narrateur.

Dans le deuxième, les stratèges de M. Obama continuent de développer l'argument de la proximité entre M. McCain et l'actuel locataire de la Maison Blanche. «Une économie brisée, des banques en faillite, un marché instable, des familles en difficulté. Pour nous protéger, la sécurité sociale n'a jamais été aussi importante. Mais John McCain a voté trois fois pour sa privatisation. McCain a dit :"j'ai fait campagne en faveur du plan du président Bush" (pour la sécurité sociale)», dit la narratrice sur fond d'images du candidat républicain aux côtés de George Bush.

S'exprimant lui-même dans un clip de deux minutes diffusé mardi, Barack Obama ne vise pas directement John McCain mais fustige les «attaques mesquines et les diversions qui n'ont rien à voir avec vous ni avec le fait de remettre l'Amérique en piste».

Un autre clip diffusé cette semaine notamment en Pennsylvanie (est), l'un des Etats-clés de l'élection, accusait John McCain d'avoir «vendu» les emplois de travailleurs américains en votant «des réductions d'impôts aux entreprises qui délocalisaient à l'étranger».

Outre les clips vidéo dévastateurs, Barack Obama, regonflé par des sondages plus favorables jeudi, a également durci son discours en public. En campagne dans le Nouveau-Mexique (sud-ouest), il a accusé jeudi son adversaire d'avoir changé d'avis sur Wall Street: «Maintenant, brusquement, (John McCain) a lâché une furieuse tirade contre tous les initiés et autres lobbyistes qui l'ont soutenu pendant 26 ans, les mêmes qui dirigent sa campagne».

Pendant ce temps, le camp McCain, plus sur la défensive depuis l'éruption de la crise financière, n'est pas en reste. Dans un clip diffusé mercredi, le candidat républicain assure que «les seules solutions de (son) adversaire sont les paroles et les impôts».