Les ministres européens des Affaires étrangères ont promis lundi que l'UE apporterait un soutien «sans précédent» aux Israéliens et aux Palestiniens si les deux parties réussissaient à conclure leurs négociations de paix.

«L'UE fournira un programme sans précédent de soutien politique, économique et de sécurité aux deux parties dans le contexte d'un accord final», ont indiqué les ministres des Affaires étrangères de l'UE réunis à Bruxelles.

L'UE «offrira à Israël et au futur État de Palestine un statut spécial de Partenariat privilégié, comprenant un accès accru aux marchés européens et des relations scientifiques et culturels renforcés», ont-ils ajouté dans un communiqué.

Les ministres ont exprimé leur «soutien total» aux négociations de paix actuellement pilotées par le secrétaire d'État américain John Kerry avec le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas.

Un haut responsable européen a précisé qu'il était trop tôt pour évaluer financièrement l'aide qui pourrait être débloquée. Le quotidien israélien Haaretz l'estimait vendredi à plusieurs «milliards d'euros» et soulignait qu'elle permettrait à Israël de sortir «de son isolement international».

Les États-Unis, parrains des négociations directes israélo-palestiniennes reprises fin juillet pour une durée de neuf mois, ont salué la décision de l'UE.

«Le secrétaire d'État Kerry a dit clairement à quel point il était important pour les Israéliens comme pour les Palestiniens d'imaginer les bénéfices à tirer de la paix. L'annonce de l'UE rend cela encore plus clair», s'est félicité dans un communiqué le département d'État.

«Un meilleur accès aux marchés européens, des liens culturels et scientifiques plus étroits et des échanges et des investissements plus faciles permettront de renforcer les économies d'Israël et d'un futur État palestinien», a assuré Washington, qui s'efforce de maintenir à flots le difficile processus de paix israélo-palestinien.

Dans leur déclaration, les ministres européens ont lancé un «avertissement contre les actions qui sapent les négociations», en visant particulièrement Israël.

Ils «déplorent» ainsi «la poursuite des colonies, qui sont illégales» et «expriment leur profonde inquiétude concernant les actes de violences dans les territoires occupés, la destruction d'habitations et la détérioration de la situation humanitaire à Gaza».

Après de longues discussions, l'UE et Israël étaient parvenus fin novembre à un accord sur leur future coopération scientifique.

Israël a finalement accepté le principe, établi par l'UE, de ne pas transférer de fonds européens aux organisations opérant dans les territoires palestiniens (Cisjordanie, Jérusalem-Est, bande de Gaza) et syrien (Golan) occupés depuis 1967.