Une série de cinq «rencontres exploratoires» israélo-palestiniennes en Jordanie pour examiner la possibilité d'une relance des négociations de paix s'est achevée mercredi sans résultat tangible.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé qu'il se rendrait dans la région la semaine prochaine «pour encourager les deux parties à s'engager pour de bon et créer une atmosphère positive pour aller de l'avant».

«Nous pouvons dire que le résultat de toutes ces rencontres est nul parce qu'Israël n'a pas avancé d'un pas pour reprendre les négociations», a déclaré à l'AFP ce responsable sous le couvert de l'anonymat après une ultime réunion à Amman.

«La réunion d'aujourd'hui était la dernière», a-t-il assuré, attribuant l'absence de progrès au «refus d'Israël d'arrêter la colonisation».

Le ministre jordanien des Affaires étrangères Nasser Jawdeh a qualifié ces rencontres de «claires et sérieuses».

«Il n'y aura pas de rencontres la semaine prochaine entre Palestiniens et Israéliens afin que nous puissions évaluer les résultats et les moyens de passer à la prochaine étape», a-t-il dit.

«Nous tentons de faire en sorte que nos discussions avec les Palestiniens continuent», avait auparavant affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a reçu dans la soirée la chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Catherine Ashton, en visite dans la région.

Mme Ashton a jugé que ces rencontres offraient des «opportunités importantes» pour revenir aux négociations de paix.

Elle s'est auparavant entretenue avec le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman et une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hanane Achraoui.

La chef de la diplomatie de l'UE doit achever sa visite de trois jours par une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas en Jordanie jeudi.

M. Abbas avait auparavant laissé entendre qu'il pourrait renoncer à exiger un arrêt de la la colonisation pour reprendre les négociations si les deux parties s'entendaient sur le tracé des frontières.

«Si nous délimitons les frontières, il est possible de revenir aux négociations mais les Israéliens ne veulent pas délimiter les frontières», a-t-il affirmé lors d'une rencontre en Jordanie avec le roi Abdallah II.

«Après la fin de ces réunions exploratoires il y aura une phase d'évaluation et de consultations, avec sa majesté le roi Abdallah II, et nous avons une réunion avec le comité de suivi arabe le 4 février, et une décision sera prise à ce moment-là», a-t-il ajouté.

Le Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, UE et ONU) a appelé le 26 octobre les deux parties à présenter leur position sur le tracé des frontières et la sécurité dans un délai de trois mois.

Les négociateurs palestiniens considèrent que le délai expire le 26 janvier alors qu'Israël affirme qu'il court à partir de la première rencontre à Amman, le 3 janvier, et arrive donc à échéance le 3 avril.

«Nous avons présenté ce qui nous était demandé mais le gouvernement israélien n'a pas présenté sa vision d'une solution, seulement des têtes de chapitre sans aucun contenu», a déploré un responsable palestinien sous le couvert de l'anonymat.

Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a estimé qu'«en cas d'échec des réunions exploratoires, la partie palestinienne aura rempli ses obligations envers la communauté internationale et pourra choisir comment préserver ses droits et intérêts nationaux», évoquant la demande d'adhésion à l'ONU d'un État de Palestine.

Les rencontres «exploratoires» à Amman étaient les premières discussions israélo-palestiniennes officielles depuis l'arrêt des négociations de paix en septembre 2010.