Le chef de la diplomatie de l'UE, rencontrait dimanche les dirigeants israéliens pour discuter du processus de paix, à quelques semaines de la demande d'adhésion d'un État palestinien à l'ONU, après s'être entretenue la veille avec les Palestiniens.

«La contribution de l'Europe au processus de paix, alors que nous nous approchons de l'Assemblée générale (de l'ONU), est très importante», a estimé le ministre de la Défense Ehud Barak avant de recevoir Mme Ahston.

«Nous pensons que la démarche des Palestiniens à la fois auprès du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale est une initiative très malencontreuse et stérile», a ajouté M. Barak.

Mme Ashton devait également rencontrer dans la soirée le premier ministre Benyamin Nétanyahou et le président Shimon Pérès.

Dimanche matin, elle a déposé la première pierre d'une nouvelle «mouqa'ata», bâtiment officiel de l'Autorité palestinienne, à Jénine, en Cisjordanie, en présence du premier ministre Salam Fayyad.

La Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères a rendu un hommage appuyé à M. Fayyad «pour son incroyable travail afin de bâtir les institutions d'un État».

La veille, elle avait rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas qui a sollicité l'appui de l'UE pour la demande d'adhésion d'un État de Palestine à l'ONU le mois prochain.

Le camp palestinien a fait état de «progrès» dans la position de l'Union européenne, par la voix du secrétaire général de l'OLP, Yasser Abed Rabbo.

L'UE reste néanmoins divisée sur le sujet, certains pays comme l'Allemagne et l'Italie étant opposés à la démarche palestinienne, d'autres comme l'Espagne la soutenant et les derniers, enfin, telles la France et la Grande-Bretagne, gardant leur option ouverte.

En l'absence de toute perspective de reprise des négociations de paix, au point mort depuis un an, M. Abbas doit présenter, en qualité de leader de l'OLP, la requête palestinienne au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon le 20 septembre à l'Assemblée générale des Nations unies.

Les Palestiniens veulent obtenir une adhésion à part entière de leur État à l'ONU et la reconnaissance de la Palestine sur les lignes du 4 juin 1967, avant la Guerre des Six Jours, soit la totalité de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est.

Ils se heurtent toutefois à l'opposition des États-Unis qui menacent de faire échouer la requête palestinienne en utilisant leur veto au Conseil de sécurité. Une demande d'adhésion à l'ONU doit être validée par le Conseil.

Pour contourner le veto américain, les Palestiniens pourraient alors se tourner vers l'Assemblée générale afin «d'élever (leur) statut à l'ONU d'observateur à État non membre».

Cette formule leur permettrait de devenir membre à part entière de toutes les agences de l'ONU, comme l'OMS (Organisation mondiale de la santé), l'UNESCO, l'Unicef, où les Palestiniens ne siègent qu'en tant qu'observateurs.

Les Palestiniens espèrent obtenir le soutien de «plus de 150 pays» sur les 192 membres de l'ONU en faveur de la reconnaissance d'un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.