Le président palestinien Mahmoud Abbas a donné son accord pour participer à une conférence de paix israélo-palestinienne à Paris, tandis qu'Israël «soupèse» la proposition française, a-t-on appris dimanche de sources officielles.

«Le président Abbas a informé le ministre (français des Affaires étrangères Alain) Juppé de son accord officiel à l'initiative française pour réunir une conférence internationale de paix à Paris», a déclaré à l'AFP son conseiller politique, Nimr Hammad.

Cet accord dépend cependant «de la position israélienne sur l'initiative française de lancer les négociations sur la base des frontières de 1967 pour un État palestinien», a précisé M. Hammad.

«Afin d'entamer les négociations, la base de celles-ci doit être de mettre fin à l'occupation israélienne des territoires palestiniens occupés depuis 1967 en définissant les frontières de l'État sur cette base, avec des échanges de territoires agréés entre les parties palestinienne et israélienne», a-t-il rappelé.

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, a en revanche estimé dans un communiqué que la réponse de M. Abbas à la proposition française était «hâtive et dénuée de sens aujourd'hui», en qualifiant les négociations d'«absurdes».

«Cette proposition française ne sert qu'à ramener la partie palestinienne à la table des négociations sans la moindre contrepartie», a déclaré à l'AFP un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.

En visite cette semaine en Israël et dans les Territoires palestiniens, M. Juppé a dévoilé jeudi un projet de conférence de paix à Paris d'ici la mi-juillet.

Cette initiative est en accord avec les paramètres énoncés le 19 mai par le président américain Barack Obama: ouverture immédiate de pourparlers sur les frontières à partir des lignes de 1967 et sur les «garanties de sécurité» aux deux États, puis «dans un délai d'une année» sur les réfugiés palestiniens et Jérusalem.

Israël soupèse la proposition

Côté israélien, le premier ministre Benyamin Nétanyahou a fait savoir que son pays «soupesait» la proposition française.

«Nous apprécions hautement nos amis français et je leur répondrai après que nous aurons soupesé leurs propositions», a déclaré M. Nétanyahou, selon un communiqué de son bureau, dans une première réaction officielle à l'initiative française.

«Évidemment, il est impossible de mettre en oeuvre toutes les propositions (françaises). Il faut se concentrer sur une initiative et nous aussi avons nos idées» sur la question, a-t-il souligné.

«Nous examinerons comment la proposition française peut s'insérer dans d'autres initiatives et nous en discuterons aussi avec nos amis américains», a ajouté M. Nétanyahou.

Dimanche, M. Nétanyahou a réaffirmé qu'Israël ne négocierait «pas avec un gouvernement dont la moitié est composée par le Hamas, une organisation terroriste qui veut détruire Israël».

Durant sa visite, M. Juppé a affiché la position de la France qui, a contrario des États-Unis ou d'Israël, a accueilli comme une «bonne nouvelle» la réconciliation en cours entre le Hamas et le Fatah, parti du président palestinien Mahmoud Abbas.

Le Fatah et le Hamas ont conclu fin avril un accord pour la formation d'un gouvernement composé de personnalités indépendantes en vue d'élections d'ici un an, soldant plus de quatre ans de divisions.