La situation restait dimanche très tendue à la frontière entre Israël et la bande de Gaza à la suite d'un tir de roquette vers la ville israélienne d'Ashkelon et de la mort de deux Palestiniens dont les corps ont été retrouvés dans la journée.

En début de soirée, une roquette tirée de la bande de Gaza a explosé dans un quartier d'Ashkelon, une ville du sud d'Israël, a annoncé une porte-parole de l'armée israélienne précisant que l'explosion n'avait fait ni victime ni dégât.

La porte-parole a indiqué que la roquette était «apparemment de type Grad». Ashkelon se trouve à une quinzaine de km de la bande de Gaza.

Cette attaque s'est produite au lendemain de tirs par les Brigades Ezzedine al-Qassam (branche armée du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza d'une cinquantaine d'obus vers le territoire israélien, après la mort de deux de ses militants les précédents jours.

Ces tirs, sans précédent depuis l'offensive israélienne «Plomb Durci» de décembre 2008/janvier 2009 contre la bande de Gaza, ont blessé légèrement deux Israéliens et causé des dégâts mineurs.

Ils ont provoqué des représailles immédiates de l'armée israélienne, qui ont fait cinq blessés palestiniens et entraîné des coupures d'électricité.

Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu que l'Etat hébreu prendrait «toutes les mesures nécessaires pour protéger ses citoyens».

Par ailleurs, les corps de Salah Abou Attwa et Imad Faraj, deux Palestiniens âgés de 17 ans, ont été découverts dimanche au sud-est de la ville de Gaza, ont indiqué les services d'urgences palestiniens.

L'armée israélienne avait annoncé samedi soir que ses soldats avaient tiré et touché deux hommes aperçus en train de se diriger de façon suspecte vers la frontière avec Israël dans le nord de la bande de Gaza.

L'armée ouvre fréquemment le feu sur des Palestiniens s'approchant de la clôture séparant le territoire palestinien d'Israël, de crainte qu'ils ne tentent de placer des explosifs ou de s'infiltrer en Israël.

La reprise des hostilités entre le Hamas et Israël survient au moment où le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza et l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas basée à Ramallah (Cisjordanie), tentent d'opérer un rapprochement après des manifestations réclamant la fin des divisions interpalestiniennes.

Un conseiller du Premier ministre du Hamas Ismaïl Haniyeh a estimé que «la sérieuse escalade israélienne contre Gaza a pour but de faire échouer les efforts de réconciliation pour restaurer l'unité du peuple palestinien».

Par ailleurs, les autorités israéliennes ont confirmé qu'un ingénieur Palestinien résident de la bande de Gaza, qui avait mystérieusement disparu le 19 février en Ukraine était détenu en Israël, selon plusieurs médias israéliens citant une décision de justice.

Le tribunal de Petah Tiqva dans la banlieue de Tel-Aviv a levé partiellement le black-out imposé sur cette affaire et confirmé que cet ingénieur, Dirar Abou Seesi, 42 ans, était détenu «pour enquête» en Israël.

Le tribunal a en revanche maintenu l'interdiction de rendre public les circonstances et les raisons de son arrestation pendant une période supplémentaire de 30 jours, ont ajouté les médias.

Directeur technique de l'unique centrale électrique de la bande de Gaza et père de six enfants, marié à une Ukrainienne, M. Abou Seesi a disparu alors qu'il voyageait dans un train en Ukraine.

Selon un délégué en Ukraine de l'office des réfugiés des Nations unies (UNHCR), cité par la presse israélienne, Dirar Abu Seesi est détenu à la prison de Shikma à Ashkelon, dans le sud d'Israël.

Le Hamas a dénoncé la disparition de l'ingénieur palestinien.