Le bras armé du Hamas, au pouvoir à Gaza, a tiré samedi une cinquantaine d'obus contre le territoire israélien, faisant deux blessés, après la mort de deux de ses militants cette semaine, rompant la trêve de fait observée depuis deux ans avec Israël.

Ces tirs, sans précédent depuis l'offensive israélienne «Plomb Durci» de décembre 2008/janvier 2009 contre la bande de Gaza, ont blessé légèrement deux Israéliens et causé des dégâts mineurs.

Ils ont provoqué des représailles immédiates de l'armée israélienne, qui ont fait cinq blessés palestiniens et entraîné des ruptures d'électricité.

Dans un communiqué, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a prévenu que l'Etat hébreu prendrait «toutes les mesures nécessaires pour protéger ses citoyens».

Les tirs ont été revendiqués par les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche militaire du mouvement islamiste Hamas.

Dans un bref communiqué, le groupe paramilitaire a affirmé avoir «visé plusieurs sites sionistes en réponse aux crimes de l'occupation (israélienne) en tirant des dizaines d'obus», contre les terminaux frontaliers israéliens de Sofa, Kessufim et Nahal Oz.

Une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que «des salves de dizaines d'obus» avaient été tirées contre Israël.

«Trois de ces engins se sont abattus dans le district de Pithat Shalom, dans le désert du Néguev (sud), où deux civils ont été légèrement blessés, et deux autres obus sont tombés dans le district d'Eshkol, plus au nord, ne faisant ni blessé ni dégât», a déclaré la porte-parole à l'AFP.

Selon des témoins à Gaza, l'armée israélienne a bombardé en représailles un centre de la sécurité du Hamas dans le quartier de Zeïtoun, à l'est de Gaza, puis un autre site à l'est de Khan Younès (sud), près de la frontière avec Israël, et le camp de réfugiés de Deir el-Balah (centre).

Un raid aérien a fait cinq blessés, dont un enfant, a précisé le porte-parole des services d'urgence dans la bande de Gaza, Adham Abou Selmiya.

Interrogée par l'AFP, une porte-parole militaire a assuré qu'il n'y avait «pas eu de frappe aérienne». «Appuyées par des hélicoptères, nos forces terrestres ont ponctuellement ouvert le feu contre des objectifs situés dans le sud de la bande de Gaza», a-t-elle précisé.

Cette nouvelle escalade de la violence, à la veille de la fête juive de Pourim, survient après la mort de deux membres des Brigades al-Qassam, tués mercredi lors d'un raid aérien israélien qui a visé un terrain utilisé pour l'entraînement de militants dans le quartier de Zeïtoun.

Jusqu'à présent, le Hamas observait une trêve de fait avec Israël, pour éviter une nouvelle épreuve de force après la dévastatrice opération «Plomb durci», qui avait fait 1400 tués palestiniens il y a deux ans à Gaza.

En janvier, le Hamas avait renouvelé ses consignes pour faire respecter ce cessez-le-feu aux groupes armés du territoire.

Les tirs à partir de la bande de Gaza ont ralenti, mais n'ont jamais complètement cessé.

Le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Liberman, a demandé à la délégation israélienne aux Nations unies de porter plainte contre ces tirs.

Avec les salves d'obus de samedi, plus de 100 projectiles, essentiellement des obus de mortier et des roquettes, ont été tirés vers Israël à partir de la bande de Gaza depuis le début de l'année, selon un bilan de l'armée israélienne.