La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, et le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou se sont entretenus pendant plus de sept heures jeudi, un marathon conclu par un communiqué vague sur les moyens de sortir de l'impasse le dialogue de paix au Proche-Orient.

La discussion a porté sur «la création des conditions d'une reprise des négociations directes visant à déboucher sur une solution à deux États», selon un bref communiqué conjoint publié après la rencontre à New York.

Le document souligne que les besoins de sécurité de l'État hébreu «seront pleinement pris en compte dans tout futur accord de paix».

Le communiqué final n'aborde pas directement la question de la colonisation juive, qui a suscité de nouvelles controverses ces derniers jours.

Il n'était pas prévu que l'entretien, qualifié de «productif et amical», soit si long. Mme Clinton et M. Nétanyahou ont alterné les tête-à-tête et les réunions élargies à leurs proches collaborateurs, qui vont «collaborer étroitement dans les prochains jours» pour aider à une reprise des pourparlers.

La secrétaire d'État avait émis le voeu au début de la rencontre de «trouver un moyen d'avancer», assurant que M. Nétanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas étaient «très engagés en faveur d'une solution à deux États».

D'après le dirigeant israélien, la rencontre devait porter sur «la façon de reprendre et de continuer ce processus, pour trouver un accord historique, la paix et la sécurité entre nous et les Palestiniens».

C'était le premier entretien entre les deux responsables depuis la défaite du président Barack Obama aux législatives américaines du 2 novembre.

Selon des analystes interrogés par l'AFP, ce facteur pourrait encourager M. Nétanyahou à tenir tête aux demandes de Washington de mettre fin aux nouvelles implantations juives.

«La situation cette semaine n'est pas fondamentalement différente de ce qu'elle était il y a deux semaines» avant les élections, avait cependant estimé mercredi un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat.

«Nos difficultés tiennent à la politique là-bas (en Israël), pas à la politique ici», avait pointé cette source, dans une allusion à la coalition entre M. Nétanyahou et l'extrême-droite israélienne.

Le dialogue direct israélo-palestinien avait repris le 2 septembre à Washington, après vingt mois d'efforts américains intenses.

Le processus devait déboucher sur un accord de paix en un an. Mais il paraît déjà au bord de l'effondrement, après le refus d'Israël de prolonger un gel de la colonisation en Cisjordanie occupée.

Cette semaine, l'annonce de la construction de 1300 logements juifs dans la partie à majorité arabe de Jérusalem a encore envenimé la situation, bien qu'Israël ait souligné qu'aucun moratoire sur les constructions juives n'avait jamais concerné la Ville Sainte.

En réponse, le président palestinien Mahmoud Abbas compte en appeler au Conseil de sécurité de l'ONU. Jeudi, il a dit tenir pour un «engagement» de Barack Obama l'évocation, par le président américain en septembre dernier, d'un espoir que la Palestine devienne membre des Nations unies d'ici septembre 2011.

La position américaine reste, pour l'heure, que les négociations entre les parties sont le seul moyen de résoudre toutes les questions associées au conflit.