Le centre de Léogâne est sous l'eau. Au moins un pied d'eau recouvre les rues principales. Les gens se promènent pieds nus ou avec des bottes jusqu'aux genoux; d'autres relèvent leurs pantalons en traversant l'eau boueuse. Des motos fendent les flots, le moteur à quelques centimètres de l'eau.

Léogâne, une ville de 60 000 habitants, a beaucoup souffert lors du tremblement de terre. Selon Sophie Chavanel, porte-parole de la Croix-Rouge canadienne, 70% de la ville a alors été détruite. Léogâne était l'épicentre. Environ 25 000 personnes sont mortes, enfouies sous les décombres.

Vendredi, la ville a de nouveau été victime des soubresauts de la nature. Cette fois-ci, c'est l'ouragan Tomas qui a déversé des trombes d'eau sur la ville. Léogâne était à risque, car une rivière, la Rouyonne, la traverse.

Normalement, l'eau se jette sagement dans la mer qui longe Léogâne, mais les pluies torrentielles ont gonflé les eaux de la Rouyonne, inondant le coeur de la ville.

Léogâne est située à une trentaine de kilomètres de la capitale, Port-au-Prince. La Croix-Rouge est incapable, pour l'instant, d'évaluer l'ampleur des dégâts. Une équipe est sur place.

Hier, a précisé Mme Chavanel, les gens avaient de l'eau jusqu'aux cuisses. Aujourd'hui, l'eau s'arrête aux genoux.

Bonne nouvelle, la mer a avancé de trois à quatre mètres, mais n'a pas inondé les maisons.

De son côté, la ville de Jacmel, qui avait elle aussi été durement frappée par le tremblement de terre, est de nouveau isolée. La route qui la relie à la capitale est fermée, obstruée par un glissement de terrain. Une équipe des Nations Unies est en train de la déblayer. Jacmel devrait bientôt être de nouveau reliée au reste du monde.