La tempête Irène a quitté lundi les États-Unis pour le Canada, après avoir fait des dizaines de morts et provoqué de nombreuses inondations qui ont particulièrement affecté le Vermont, petit Etat frontalier du Canada.

«Il va nous falloir du temps pour nous remettre d'une tempête de cette magnitude», a déclaré le président Barack Obama. «Nous en ressentons encore les effets dans de nombreuses parties du pays, notamment en Nouvelle-Angleterre et dans le Vermont, où il y a eu énormément d'inondations», a-t-il dit.

Selon un bilan établi par l'AFP, au moins 33 personnes sont mortes dans dix États en raison de la tempête.

Dans le New Jersey notamment, une automobiliste de 20 ans a été retrouvée morte, plusieurs heures après avoir appelé son petit ami et la police, pour leur dire qu'elle avait de l'eau jusqu'au cou dans sa voiture engloutie par une brusque montée des eaux sur une route du comté de Salem.

Dans le Vermont, petit Etat rural et montagneux de 600 000 habitants, des  ponts ont été emportés, des centaines de routes coupées, rendant impossible l'accès à certains villages, a constaté un correspondant de l'AFP.

«Nous n'avons pas vu de telles inondations dans le Vermont depuis 75 ans», a déclaré le gouverneur de l'État Peter Shumlin. «Les gens souffrent beaucoup».

Le bourg de West Brattleboro, 3000 habitants, ressemblait lundi à une vaste plage de sable encombrée de cailloux et de débris, après le retrait des eaux.

Les habitants se sont mobilisés pour nettoyer les dégâts, certains proposant de partager leur générateur, ou prêtant leur tronçonneuse pour dégager les nombreux arbres à terre.

Au moins deux personnes ont trouvé la mort dans le Vermont, dont une jeune automobiliste emportée par une rivière.

Plus de 30 000 personnes n'avaient plus d'électricité lundi, et les autorités ont estimé qu'il faudrait «des semaines» pour revenir à la normale.

Sur l'ensemble de la côte Est, cinq millions de personnes étaient toujours privées d'électricité lundi, selon le responsable fédéral des services d'urgence (Fema) Craig Fugace.

Irène a frappé la côte Est des Etats-Unis samedi en Caroline du Nord. Elle est ensuite remontée le long des côtes, frappant la terre de nouveau près d'Atlantic City dans le New Jersey.

New York a été épargnée, ne déplorant que des inondations limitées et des arbres à terre. Fait sans précédent, son maire Michael Bloomberg n'avait pas hésité à fermer les transports en commun, et ordonné l'évacuation de 370 000 personnes vivant dans des zones inondables. New York durant le week-end ressemblait à une ville fantôme.

Lundi, les transports en commun ont repris lentement dans la ville. Les trois aéroports, dont l'aéroport international JF Kennedy, ont rouvert, après la suppression de plus de 11 000 vols durant le week-end.

Les Etats qui déplorent le plus de morts sont l'État de New York (6 morts) la Caroline du Nord (6 morts) et la Pennsylvanie (5 morts). Dans cet Etat, la plupart des inondations semblaient résorbées lundi, le courant revenait progressivement.

«Ce n'était pas si terrible que ça», a déclaré à l'AFP Debbie Madori, propriétaire du magasin de jouets Jake's Playhouse à New Hope.

Des «milliers» de personnes ont encore besoin de nourriture et d'un toit, a cependant déclaré Charley Shimanski, un responsable de la Croix Rouge en charge des situations d'urgence.

Les dommages causés par la tempête pourraient coûter de 5 à 7 milliards de dollars, a indiqué lundi à l'AFP la société de gestion du risque Eqecat.

Lundi, Irène, très affaiblie, balayait l'Est du Canada.

Deux hommes étaient portés disparus au Québec, dont un automobiliste poussé dans une rivière par une rafale de vent.

La tempête a également privé d'électricité jusqu'à 300 000 foyers canadiens.