Le Hamas a tiré mercredi depuis la bande de Gaza quelque 70 roquettes, selon l'armée israélienne qui a riposté par des raids aériens qui ont tué trois personnes, dont une femme et son nourrisson.

La branche armée du Hamas a revendiqué les tirs sur Israël, déclarant dans un communiqué que la « résistance » palestinienne avait lancé un grand nombre de roquettes sur « des positions ennemies autour de la bande de Gaza ».

« Environ 70 tirs de roquettes depuis la bande de Gaza vers le territoire israélien ont été enregistrés pour le moment », a déclaré l'armée israélienne en milieu de nuit dans un communiqué.

La majorité des roquettes sont tombées sur des zones inhabitées et 11 d'entre elles ont été interceptées par les systèmes antimissiles israéliens, a-t-elle précisé.

Mais deux roquettes se sont abattues sur la ville israélienne de Sderot, ont indiqué la police et l'armée, où une personne a été légèrement blessée par des éclats et où plusieurs autres ont été hospitalisées en état de choc, ont déclaré les services médicaux israéliens.

Les télévisions israéliennes ont diffusé des images d'une maison et de voitures endommagées par les roquettes à Sderot tandis que les sirènes d'alarme ont retenti dans plusieurs localités israéliennes proches de la frontière avec la bande de Gaza pour appeler les habitants à rejoindre les abris.

L'armée israélienne a indiqué avoir mené des « raids aériens en réponse aux tirs de roquettes sur le territoire israélien depuis la bande de Gaza » en visant des « sites terroristes » du mouvement islamiste palestinien Hamas, qui gouverne le territoire.

Elle a précisé avoir frappé environ une centaine de « cibles militaires » du Hamas, dont « des complexes d'entraînement et des sites de fabrication d'armes ».

Trois Palestiniens ont été tués et six autres blessés par ces raids israéliens, ont annoncé les services de santé de Gaza.

Un Palestinien a été tué dans le nord de la bande, le Hamas précisant qu'il s'appelait Ali Ghandour et faisait partie de la branche armée du mouvement.

Une femme, Enas Khammash, 23 ans, et sa fille Bayan, 18 mois, ont perdu la vie dans un raid qui a touché Jafarawi, dans le centre de la bande de Gaza, et le mari de cette femme, qui était enceinte, a été blessé, ont indiqué les services de santé palestiniens.

« S'éloigner du bord du gouffre »

L'ONU a appelé au calme et a déploré en particulier les tirs de roquettes du Hamas. « Je suis profondément alarmé par l'escalade de la violence entre Gaza et Israël, et particulièrement par les nombreuses roquettes tirées aujourd'hui vers des localités du sud d'Israël », a déclaré dans un communiqué l'envoyé spécial de l'ONU Nickolay Mladenov.

Il a appelé toutes les parties à « s'éloigner du bord du gouffre ».

Les tirs palestiniens sont survenus au lendemain de la mort de deux membres des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, dans une frappe israélienne dans le nord de la bande de Gaza. Le Hamas avait alors menacé de « faire payer le prix » à Israël.

Selon plusieurs médias israéliens, le commandement de l'armée a ensuite admis que l'attaque contre le Hamas avait été décidée après que l'armée a estimé « par erreur » que des tirs contre des soldats provenaient de cette position.

Le Hamas a affirmé que ses combattants tués participaient à un exercice et que la frappe s'était produite au moment où de hauts responsables du mouvement étaient en visite dans le secteur.

Escalade avant la trêve ?

La brusque montée de tension de mercredi intervient alors qu'Israël et le Hamas discutent indirectement d'une éventuelle trêve, par l'intermédiaire de l'Égypte et l'ONU.

Les dirigeants du Hamas ont tenu ces derniers jours des réunions à Gaza, mais aucun détail n'a filtré.

Selon les médias israéliens, le cabinet de sécurité israélien doit se réunir jeudi matin pour poursuivre les discussions sur les conditions d'une possible trêve.

Israël et le Hamas se sont livré trois guerres depuis 2008.

Les tensions sont vives depuis des mois entre les deux parties. Les Palestiniens protestent quasiment tous les vendredis depuis le 30 mars près de la barrière séparant la bande de Gaza du territoire israélien pour dénoncer le blocus imposé depuis plus de dix ans à l'enclave et réclamer le droit au retour des Palestiniens qui ont fui ou ont été chassés de leurs terres à la création d'Israël en 1948.

Au moins 163 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens dans la bande de Gaza depuis le 30 mars.

Un soldat israélien a été tué le 20 juillet par un Palestinien durant une opération de l'armée près de la barrière, le premier dans cette zone depuis 2014.