Ismaïl Haniyeh, l'ex-premier ministre du Hamas à Gaza, a rejeté samedi toute négociation «directe» avec Israël, trois jours après qu'un autre haut responsable du mouvement islamiste palestinien a dit ne pas écarter cette possibilité.

Le Hamas, qui ne reconnaît pas l'État hébreu, s'est toujours refusé à négocier directement avec ses représentants et les derniers pourparlers pour un cessez-le-feu à Gaza ont ainsi dû se faire via l'intermédiaire du voisin égyptien.

Jeudi, Moussa Abou Marzouq avait estimé que «le Hamas pourrait être amené» à négocier directement avec Israël. MM. Haniyeh et Abou Marzouq sont tous deux adjoints du chef du Hamas Khaled Mechaal, en exil au Qatar. Le premier vit dans la bande de Gaza tandis que le second est au Caire.

Israël a déjà rejeté l'hypothèse de M. Abou Marzouq, tandis que M. Haniyeh a affirmé samedi qu'il n'y aurait «pas de négociations directes avec l'ennemi sioniste», appelant l'Autorité palestinienne et son président Mahmoud Abbas «à revoir leur stratégie de négociation».

Palestiniens et Israéliens doivent prochainement reprendre les négociations indirectes au Caire pour pérenniser le cessez-le-feu entré en vigueur fin août dans la bande de Gaza. Ces discussions doivent notamment régler les questions les plus épineuses laissées en suspens à l'issue de 50 jours d'une guerre extrêmement meurtrière, dont celle de la démilitarisation du Hamas, réclamée par Israël pour donner son feu vert à la reconstruction de l'enclave dévastée.

À ce sujet, M. Haniyeh, un des plus hauts responsables du Hamas dans la bande de Gaza, a affirmé que «les armes de la résistance sont une ligne rouge». «On ne peut en faire une monnaie d'échange pour la reconstruction, les armes de la résistance sont légitimes et le seront jusqu'à la libération de la Palestine», a-t-il lancé lors d'un discours public à Gaza.