Crépitements d'armes à feu et cris de «victoire» ont salué mercredi soir dans la bande de Gaza l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas après huit jours d'hostilités meurtrières.

Des tirs de joie, des pétards et des chants de «Allah akbar (Dieu est grand), la résistance a triomphé», ont retenti dans les rues du territoire palestinien, notamment par les haut-parleurs des mosquées.

Des milliers de Palestiniens, surtout de jeunes hommes, mais aussi quelques groupes de femmes, défilaient à bord de voitures pleines à craquer sur la principale avenue de Gaza, où l'assassinat il y a une semaine du chef militaire du Hamas, Ahmad Jaabari, avait marqué le début de l'offensive israélienne.

Les combattants du bras armé du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, faisaient figure de vedettes des célébrations.

«Il y a encore peu de temps, nous tirions des roquettes sur l'occupant et sur ses villes et maintenant nous tirons de joie», s'est félicité l'un d'entre eux, qui s'est présenté comme Abou Abdallah, joignant le geste à la parole.

«Israël ne peut pas violer la trêve parce que toute violation appellerait une réponse immédiate», a-t-il lancé.

«Je suis très heureuse de la trêve, a dit une femme, May Abou Watfa. Je n'ai pas quitté la maison depuis le début de l'offensive, je me sens libre, maintenant.»

Quelque 300 personnes manifestaient devant le principal hôpital de Gaza, Al-Chifa, brandissant des drapeaux palestiniens et égyptiens.

Les rues du territoire palestinien étaient désertes dans les minutes qui ont suivi l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, comme depuis le début des hostilités il y a une semaine.

Dans un communiqué, le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, s'est dit «satisfait de l'accord et fier du peuple et de sa résistance», en «remerciant l'Égypte pour son rôle».

Après une relative accalmie dans l'après-midi, les tirs et les frappes israéliennes s'étaient intensifiés jusqu'aux dernières minutes avant la trêve, entrée en vigueur mercredi à 14h.

Les Brigades Ezzedine al-Qassam ont affirmé, dans un communiqué, avoir «utilisé des missiles à longue portée de fabrication locale, allant jusqu'à 80 km, qui ont frappé pour la première fois dans l'histoire du conflit Tel-Aviv et Jérusalem occupé et forcé l'occupant de hisser le drapeau blanc».

Depuis le 14 novembre, au moins 155 Palestiniens ont été tués dans les raids israéliens, alors que 5 Israéliens ont péri dans la chute de roquettes palestiniennes sur le sud d'Israël.

«Nous étions emprisonnés, je suis heureux de la fin des bombardements, a déclaré Nassim Hamdouna, 30 ans, sorti avec ses enfants. J'avais dû quitter ma maison, et aujourd'hui je vais pouvoir rentrer chez moi.»