L'Egypte a invité mardi Israéliens et Palestiniens à une réunion d'urgence pour négocier des accords et des garanties sur la bande de Gaza, afin de mettre un terme à la guerre.

Le chef de l'Etat égyptien Hosni Moubarak a également appelé «sans délai» les Israéliens à venir discuter en Egypte de la sécurité à la frontière palestino-égyptienne, au onzième jour de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza.

A l'issue d'un sommet avec son homologue français Nicolas Sarkozy, qui achevait une tournée express dans la région, M. Moubarak a déclaré avoir lancé un appel aux deux parties pour «aboutir à des accords et garanties qui feraient cesser l'escalade actuelle».

M. Mourabak n'a pas précisé le format de ces réunions et n'a pas évoqué de réunion tripartite.

Les garanties devraient inclure «la sécurisation des frontières», «l'ouverture des points de passage frontaliers et la levée du siège» dans la bande de Gaza.

Il a aussi invité les factions palestiniennes, notamment le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste Hamas, à reprendre leurs pourparlers de réconciliation.

«Le président Moubarak invite sans délai, notamment la partie israélienne, à venir discuter de la question de la sécurité aux frontières, sans délai, et peut-être dans les heures qui viennent», a déclaré M. Sarkozy.

«Le président Moubarak a indiqué qu'il faut que les tirs de roquettes cessent», a-t-il ajouté, en référence aux roquettes lancées par le Hamas en direction du sud d'Israël.

«Il faut que cela cesse, que les armes se taisent», a-t-il insisté, estimant que les Israéliens doivent comprendre que «leur sécurité ne dépend pas de l'opération qu'ils mènent à Gaza"

«J'ai eu (au téléphone, ndlr) le Premier ministre d'Israël Ehud Olmert pour l'informer de l'initiative qu'a prise le président Moubarak après notre discussion. Il ne tardera pas à réagir», a-t-il poursuivi.

«J'ai des éléments très précis qui me permettent de dire qu'une délégation israélienne rencontrera une délégation égyptienne sans délai pour parler de cette question de sécurité», a-t-il dit.

Se déclarant «très attaché à la défense de la sécurité d'Israël», M. Sarkozy a estimé qu'avec les discussions avec la partie égyptienne, les Israéliens «peuvent obtenir des résultats notamment sur la question de la contrebande».

«Je crois savoir qu'un collaborateur de M. Moubarak a eu le président (palestinien) Abou Mazen pour que le dirigeant palestinien soit informé, et que de ce côté-là aussi, tout ceci est positif», a affirmé le président français.

«J'ai bon espoir que la réaction des autorités israéliennes permettra d'envisager de mettre un terme à l'opération qu'ils ont engagée sur Gaza, c'est à dire pas simplement un cessez-le-feu mais un retrait», a-t-il dit.

«La proposition égyptienne a ceci d'important que personne n'est humilié, que personne ne perd la face, que ce n'est pas un retour au statu quo ante puisque les Egyptiens sont prêts à travailler sur la sécurité aux frontières, puisqu'une pression est faite pour qu'il n'y ait plus de roquettes qui partent de Gaza», a-t-il déclaré.

M. Sarkozy, qui est reparti à Paris à l'issue de ce sommet, a également affirmé que la France ne souhaitait pas de résolution hâtive du Conseil de sécurité de l'ONU sur la guerre à Gaza.

«La France, en tant que président du Conseil de sécurité de l'ONU, demande que tant que des discussions ont lieu entre les parties concernées, on ne se hâte pas à obtenir une résolution qui compliquerait la tâche», a-t-il di