Le Quartette pour le Proche-Orient et l'Union européenne, réunie en urgence à Paris mardi soir, ont appelé à un cessez-le-feu qui soit «respecté» entre Israël et le Hamas à Gaza, afin d'acheminer de l'aide humanitaire et de permettre le retour à un processus politique.

«Nous souhaitons un cessez-le-feu, qu'il soit permanent, qu'il soit respecté, avec un accès humanitaire bien sûr parce que les victimes sont nombreuses et il faut s'assurer des secours et puis aussi un retour au processus de paix», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

Il a ajouté que l'Union européenne (UE) était unie sur cette position. «Voilà ce que tous ensemble nous souhaitons, et il n'y a pas de différences à ce propos, au contraire», a-t-il dit, en marge d'une réunion d'urgence avec ses homologues des 27 à Paris. Une déclaration commune devait être publiée dans la soirée.

Parallèlement, les représentants du Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, UE, Russie et ONU) se sont concertés lors d'une conférence téléphonique, et ont exprimé une position très semblable. Ils «ont appelé à un cessez-le-feu immédiat qui soit pleinement respecté», indique un compte-rendu publié par l'ONU à New York.

«Ils ont appelé toutes les parties à prendre en compte les besoins urgents en matière humanitaire et économique à Gaza et à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la fourniture continue d'assistance humanitaire», selon ce texte, qui n'est pas un communiqué commun en bonne et due forme, mais un simple compte-rendu.

Le département d'État américain a indiqué de son côté que la secrétaire d'État Condoleezza Rice avait «continué aujourd'hui (mardi) d'intensifier ses efforts diplomatiques concernant la crise à Gaza». «Elle a eu une longue discussion avec ses homologues au sein du Quartette et continue à dialoguer avec de nombreux dirigeants du Proche-Orient», a indiqué un porte-parole.

Selon un haut responsable israélien, Bernard Kouchner a fait parvenir mardi dans la journée au ministre israélien de la Défense Ehud Barak une proposition en vue d'un cessez-le-feu de 48 heures.

M. Barak «envisage favorablement» cette option, a affirmé dans la soirée son porte-parole.

Ni l'UE, ni le Quartette n'ont cependant fait mention de cette durée de 48 heures.

Les Européens ne sont jamais parvenus à peser politiquement au Proche-Orient. Mais la France espère obtenir des Israéliens un geste d'apaisement pour ce qui devrait être la dernière initiative de ses six mois de présidence de l'UE. Paris passera le relais jeudi à la République tchèque.

Les Européens mettent aussi l'accent sur la nécessité de desserrer l'étau autour de la bande de Gaza, par la réouverture des points de passage entre le petit territoire palestinien, l'Égypte et Israël.

«La formule sur laquelle on travaille et sur laquelle on doit encore insister se base sur trois points fondamentaux: le premier est le cessez-le-feu immédiat, le deuxième l'ouverture des points de passage entre Gaza et l'Égypte, et Gaza et Israël» et «le troisième, la reprise immédiate de l'aide humanitaire», a déclaré le haut représentant de l'UE pour la diplomatie, Javier Solana.

Les Européens sont prêts à réactiver une mission d'observation de l'UE au terminal de Rafah, entre l'Égypte et Gaza, selon des diplomates. Cette mission avait été interrompue en juin 2007, après la prise de contrôle de Gaza par le mouvement islamiste Hamas. L'UE est disposée à étendre cette mission à d'autres points de contrôle, entre Gaza et Israël.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 370 morts à Gaza, a été déclenchée samedi après la non-reconduction par le Hamas d'une trêve de six mois, arrivée à échéance le 19 décembre.

Le mouvement islamiste, considéré par l'UE et les États-Unis comme une organisation terroriste, a repris ses tirs de roquettes sur des localités israéliennes. Depuis samedi, ils ont fait quatre morts en Israël.