Le président iranien Hassan Rohani a rejeté mardi l'idée d'éventuelles inspections de ses sites militaires, qui aurait été lancée par les États-Unis, estimant qu'elles ne sont pas prévues par l'accord sur son programme nucléaire conclu avec les grandes puissances.

«Nos engagements internationaux sont clairs. Nos relations avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sont définies par des règles et non pas par les États-Unis», a déclaré M. Rohani dans une allocution télévisée.

«Je pense qu'il est très improbable que l'AIEA accepte des demandes pour des inspections, mais même si elle le faisait nous n'accepterions pas», a-t-il poursuivi.

Le président iranien réagissait à des informations de presse selon lesquelles la représentante des États-Unis à l'ONU, Nikki Haley, a évoqué avec le chef de l'AIEA Yukiya Amano la possibilité d'accéder à des sites militaires iraniens dans le cadre du processus de vérification prévu par l'accord nucléaire.

Conclu en juillet 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, cet accord prévoit une levée progressive et conditionnelle des sanctions internationales contre l'Iran qui s'engage en échange à limiter son programme nucléaire à des usages civils et à ne pas se doter de l'arme atomique.

L'AIEA a jusqu'ici confirmé dans ses rapports que l'Iran a répondu à toutes ses obligations.

Le président iranien a affirmé que son pays avait le soutien de pays européens sur l'application de l'accord et qu'il sera difficile pour le président américain Donald Trump de le «déchirer en morceaux» comme il l'avait promis dans le passé.

«Les États-Unis sont dans la plus difficile position de leur Histoire pour créer une union contre nous et je pense qu'ils ne sont pas en mesure de le faire», a poursuivi M. Rohani.

«Vingt-huit pays, alliés des États-Unis, disent clairement que nous sommes engagés» dans l'accord nucléaire, a-t-il ajouté.

Mardi, le président français Emmanuel Macron, dont le pays est un des signataires de l'entente sur le nucléaire, a réaffirmé l'attachement de Paris à cet accord, estimant qu'il n'y avait «pas d'alternative» à ce dernier.

Ali Akbar Velayati, le conseiller pour les affaires étrangères du guide suprême iranien Ali Khamenei, a estimé que les déclarations de l'administration Trump sur d'éventuelles inspections des sites militaires iraniens étaient «destinées à l'opinion américaine».

«Les Américains peuvent emporter dans leur tombe leur rêve de visiter nos sites militaires sous le prétexte» de l'accord sur le programme nucléaire ou autre, a-t-il déclaré à la télévision d'Etat.

Le président Donald Trump n'a pour l'instant pas remis en cause officiellement la participation des États-Unis à l'accord même s'il l'a qualifié dans le passé du «pire» jamais conclu.

Il doit s'exprimer en octobre devant le Congrès pour indiquer si son administration considère que l'Iran respecte l'accord nucléaire.