Une centaine d'anciens diplomates américains, dont celui en poste durant la prise d'otages à l'ambassade de Téhéran en 1979, ont appuyé dans une lettre ouverte jeudi l'accord nucléaire conclu entre l'Iran et les grandes puissances.

«S'il est mis en place correctement (...) cet accord peut être un instrument efficace pour arrêter le programme nucléaire iranien», a estimé Bruce Laingen et la centaine de cosignataires, alors que le président Barack Obama a entrepris de convaincre le Congrès du bien-fondé de ce texte.

L'accord conclu mardi pourra empêcher «la prolifération des armes nucléaires au Moyen-Orient, une région instable et extrêmement importante», poursuit le texte.

L'accord, qui a mis fin à douze années de tensions sur le dossier nucléaire iranien, limite les ambitions nucléaires de Téhéran, en échange de la levée progressive et réversible des sanctions qui étouffent son économie.

Le Congrès des États-Unis, contrôlé par les républicains, n'a pas à approuver l'accord mais il a le pouvoir de bloquer la suspension des sanctions.

Parmi les signataires de la lettre ouverte se trouvent l'ancien ambassadeur auprès de l'OTAN, Nicholas Burns, l'ancien ambassadeur en Irak et Afghanistan Ryan Crocker ou encore Tom Pickering, qui fut ambassadeur auprès de l'ONU.

Bruce Laingen était lui chargé d'affaires en 1979 et fut l'un des diplomates américains retenus par des étudiants iraniens pendant 444 jours. Cette prise d'otages avait entraîné la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.

Le Conseil de sécurité doit entériner l'accord lundi

Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait adopter lundi matin à New York une résolution qui entérine l'accord nucléaire conclu à Vienne mardi entre l'Iran et les grandes puissances, ont indiqué jeudi des diplomates du Conseil.

Le vote est prévu pour 9 h 00 et devrait être une simple formalité, l'accord ayant été négocié par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni), plus l'Allemagne.

La résolution donnera le départ d'un processus qui doit mener à une levée progressive et conditionnelle des sanctions internationales, en échange de garanties que Téhéran ne se dotera pas de l'arme atomique.

À terme, si Téhéran respecte ses engagements nucléaires, les sept résolutions adoptées depuis 2006 par l'ONU pour sanctionner l'Iran seront abrogées et remplacées par les dispositions de l'accord de Vienne.

Un embargo sur les armes conventionnelles restera cependant en vigueur pendant cinq ans et l'interdiction de toute activité liée aux missiles balistiques à capacité nucléaire perdurera pendant huit ans.

Mais si l'Iran ne tient pas ses promesses, le Conseil se réserve la possibilité de rétablir toute la panoplie des sanctions de manière quasi automatique.

L'Iran est actuellement sous le coup de quatre séries de sanctions de l'ONU, contenues dans sept résolutions adoptées entre 2006 et 2015, pour réagir aux activités militaires et balistiques de Téhéran.

Le projet de résolution «entérine» l'accord de Vienne et «demande instamment qu'il soit appliqué pleinement selon le calendrier mis au point» par les négociateurs.

Le Conseil charge le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de «procéder aux vérifications et contrôles nécessaires» pour s'assurer que l'Iran respecte ses engagements nucléaires et de lui en faire part. Le Conseil exige que l'Iran «collabore pleinement» à ces vérifications.

Dès que le Conseil aura reçu le rapport de l'AIEA constatant le respect de l'accord, les sept résolutions prises par l'ONU depuis 2006 pour sanctionner l'Iran (résolutions 1696, 1737, 1747, 1803, 1835, 1929 et 2224) «seront abrogées».

Les États-Unis et l'Union européenne ont aussi frappé l'Iran de sanctions économiques et l'accord de Vienne prévoit également leur levée progressive et conditionnelle.