L'ancien président français Nicolas Sarkozy a sévèrement critiqué lundi en Israël l'accord international qui pourrait être conclu d'ici à fin juin sur le nucléaire iranien à cause de son contenu et du cavalier seul diplomatique effectué selon lui par les Américains.

«L'accord qui est en train d'être discuté est condamnable, à la fois sur la méthode de négociation et sur l'accord», a dit M. Sarkozy lors d'une conférence stratégique à Herzliya.

«Avec cet accord, j'affirme qu'on reconnaît à l'Iran maintenant explicitement le droit de poursuivre l'enrichissement et de conduire des activités de recherche et de développement», a-t-il dit alors que par le passé, a-t-il noté, la communauté internationale réclamait de l'Iran une suspension totale des activités ultrasensibles d'enrichissement de l'uranium.

«C'est un changement profond de la mise en oeuvre du régime de non-prolifération qui ouvre potentiellement la voie à un risque grave de course aux armements nucléaires dans la région», a-t-il déclaré en citant l'Arabie saoudite et la Turquie comme deux pays pouvant être tentés de chercher à se doter de la bombe atomique.

«L'Iran doté de l'arme nucléaire, c'est tout simplement inacceptable», a-t-il dit, exprimant un point de vue très proche de celui du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, l'un des principaux pourfendeurs de l'accord que l'Iran et les six grandes puissances (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) tentent de conclure avant fin juin.

M. Sarkozy a aussi durement critiqué la méthode.

«Je n'accepte pas la façon dont cet accord a été négocié puisqu'il est pour l'essentiel le fruit d'une négociation bilatérale entre Américains et Iraniens; les autres acteurs du dossier, dont la France, ont été laissés parfaitement à la porte», a-t-il dit.

«Je suis un ami des États-Unis, je l'ai toujours été. Mais, enfin, être un ami des États-Unis d'Amérique, ça veut pas dire que les États-Unis doivent négocier pour nous tous les sujets en fonction de leurs propres intérêts», a-t-il souligné.