L'acquisition par Téhéran de batteries de missiles antiaériens russes S-300 ne diminuerait pas la capacité américaine à frapper d'éventuelles installations nucléaires iraniennes, a déclaré jeudi le chef d'état-major interarmées américain Martin Dempsey.

«L'option militaire» pour empêcher le cas échéant les Iraniens d'avoir la bombe nucléaire «est intacte», a déclaré le général lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre de la Défense Ashton Carter.

«Nous savons depuis plusieurs années que ce système pourrait être vendu à l'Iran, et nous l'avons pris en compte dans tous nos plans», a expliqué le général Dempsey.

Moscou a décidé cette semaine de lever l'interdiction de livrer à l'Iran des batteries sol-air S-300. Vladimir Poutine estime que cette décision est justifiée par la conclusion d'un accord-cadre le 2 avril entre Téhéran et les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien.

Israël avait très vivement réagi à cette annonce. Le premier ministre Benjamin Netanyahu avait fait part de son inquiétude à M. Poutine concernant une initiative qui va, selon lui, augmenter «l'agressivité» de l'Iran dans la région.

De son côté, le porte-parole de la Maison-Blanche a évoqué les «inquiétudes» américaines au sujet de cette possible vente. Et le vice-président Joe Biden a estimé que la décision de procéder à ces ventes montrait à quel point l'économie russe a été affaiblie, notamment par les sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne.

Téhéran a indiqué espérer recevoir des batteries antiaériennes russes dès cette année.

«L'option militaire» contre un programme nucléaire militaire iranien a pour but à la fois d'encourager la négociation d'une solution diplomatique, et d'avoir un moyen d'agir si les négociations échouent, a rappelé le général Dempsey.

Un accord définitif sur le nucléaire iranien doit intervenir d'ici fin juin.