Il y a encore des «défis difficiles» à régler pour parvenir à un accord sur le programme nucléaire iranien, a prévenu mercredi un haut responsable américain au terme de trois jours de discussions en Suisse entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

Le secrétaire d'État John Kerry rencontrera samedi à Paris ses homologues britannique, français et allemand. Les prochains entretiens bilatéraux entre Américains et Iraniens auront lieu le 15 mars, «probablement à Genève», a indiqué ce responsable.

«Nous travaillons aussi dur que nous pouvons, le président a dit ce qu'il voulait que nous obtenions, quand nous serons à la fin du mois nous verrons où nous en sommes», a encore indiqué ce responsable sous couvert d'anonymat.

C'est comme dans le «Rubik's cube (...) tant que chaque pièce n'est pas verrouillée à sa place rien n'est accepté jusqu'à ce que tout soit accepté», a-t-il affirmé.

Les responsables américains savent parfaitement que «le monde entier examinera chaque ligne, chaque mot» de cet accord, qui doit être conclu avant l'échéance du 31 mars.

Ces pourparlers doivent déboucher sur un règlement politique d'ici à la fin du mois, puis à un texte technique complet d'ici au 30 juin/1er juillet, garantissant la nature pacifique et uniquement civile du programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions internationales.

Les directeurs politiques des grandes puissances du groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et de l'Iran doivent se retrouver jeudi à Montreux pour faire le point sur ces trois jours de négociations menées sous l'autorité de M. Kerry et du chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif.

Israël, le «principal danger pour la région»

Le président iranien Hassan Rohani a accusé mercredi Israël d'être la «source du principal danger pour la région», après la condamnation par le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou du «très mauvais accord» en négociation sur le programme nucléaire de Téhéran.

Dans un discours historique au Capitole, M. Nétanyahou a affirmé mardi que l'accord sur le nucléaire iranien que le président américain Barack Obama veut conclure avec Téhéran était une «menace pour le monde entier».

Il a estimé que les «concessions» prévues par cet accord en cours de négociations laisseraient l'Iran avec un «vaste programme nucléaire». Surtout, a-t-il dit, «l'accord censé empêcher une prolifération entraînera au contraire une course aux armes nucléaires dans la région la plus dangereuse du monde», c'est-à-dire le Moyen-Orient.

«Ce régime qui est lui-même le plus criminel et (...) terroriste prétend parler de paix et de dangers futurs alors qu'il est lui-même la source du principal danger pour la région», a réagi M. Rohani en marge du conseil des ministres, selon l'agence Isna.

M. Rohani a ajouté que le «monde voit avec satisfaction les progrès dans les négociations entre l'Iran et le groupe 5+1 (...) et seul un régime d'agression et d'occupation est mécontent et en colère».

«Les peuples du monde et les Américains n'ont pas besoin qu'un régime va-t-en-guerre leur donne des conseils», a encore affirmé M. Rohani, en accusant Israël de posséder «de nombreuses bombes atomiques» et de refuser de soumettre ses «installations nucléaires» aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Israël est considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient et n'a pas signé le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).