Le Parlement iranien a entamé la rédaction d'une proposition de loi permettant aux scientifiques d'intensifier l'enrichissement d'uranium, a rapporté samedi l'agence Isna, une initiative qui pourrait compliquer les négociations sur le nucléaire en cours avec les grandes puissances.

La proposition de loi «autorisera le gouvernement à poursuivre l'enrichissement, en utilisant des centrifugeuses de nouvelle génération» a expliqué à Isna Hossein Naghavi Hosseini, porte-parole de la commission parlementaire responsable de la sécurité nationale et de la politique étrangère.

Téhéran affirme avoir besoin de centrifugeuses plus modernes pour lui permettre de développer ses capacités d'enrichissement d'uranium afin d'alimenter ses centrales. Mais la question de l'enrichissement est l'un des points d'accrochage dans les négociations entre Téhéran et les pays du groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Russie et Allemagne).

Le 5+1 veut réduire la taille du programme d'enrichissement afin d'empêcher l'Iran d'être en capacité de se doter de l'arme atomique, mais Téhéran revendique son droit à une filière nucléaire civile complète.

Les deux parties, qui ont déjà échoué par deux fois à se mettre d'accord, ont décidé de fixer une nouvelle date butoir au 1er juillet 2015 pour tenter d'arracher un accord global sur le programme nucléaire iranien.

Un tel accord devra permettre d'avoir des garanties sur le caractère purement pacifique du programme nucléaire en contrepartie de la levée des sanctions économiques internationales qui frappent durement l'économie iranienne.

De nombreux élus du Congrès américain souhaitent l'adoption d'une loi qui imposerait graduellement de nouvelles sanctions contre l'Iran en cas d'échec des négociations, afin de faire pression sur Téhéran.

Mais le président américain Barack Obama entend garder la main sur les pourparlers et a menacé d'opposer son veto à toute législation relative à de nouvelles sanctions contre Téhéran.