Les négociations entre Téhéran et les six pays chargés de conclure un accord global avec l'Iran sur son programme nucléaire devraient «très probablement» parvenir à une conclusion positive d'ici à l'échéance du 20 juillet, a assuré jeudi le président iranien Hassan Rohani.

«Les signaux que nous avons reçus ces derniers jours nous disent que nous allons très probablement parvenir à un accord d'ici à la fin juillet», a déclaré à la presse le président iranien, qui participait à Shanghai à une conférence régionale sur la sécurité.

«Nous pouvons y arriver», a ajouté M. Rohani, qui s'exprimait via un traducteur.

Cette déclaration intervient après une quatrième série de pourparlers tenus la semaine dernière à Vienne et généralement jugée infructueuse.

Téhéran maintient que son programme nucléaire est de nature civile, tandis que les puissances occidentales lui prêtent des visées militaires.

L'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sont toutefois tombés d'accord pour mettre en oeuvre cinq nouvelles mesures améliorant la transparence du programme nucléaire de la République islamique, a annoncé mercredi l'agence de l'ONU.

Deux de ces nouvelles mesures, dont l'une relative à des essais d'explosifs, ont un rapport avec la possible dimension militaire du programme, selon les termes du mémorandum accompagnant le communiqué reçu par l'AFP.

L'Iran s'est engagé à fournir «d'ici au 25 août» toutes les informations demandées.

Ces négociations ont lieu en parallèle des négociations entre l'Iran et le groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) visant à un accord définitif garantissant le caractère pacifique du programme.

L'AIEA et l'Iran avaient conclu en février un accord de transparence en sept points, qui a débouché notamment début mai sur l'inspection de deux sites nucléaires en Iran.

«Cela prend du temps», a encore déclaré le président iranien, «on ne peut pas s'attendre à ce que cela soit résolu en quelques réunions».

Hassan Rohani n'a pas précisé les problèmes en cours de discussion, indiquant simplement qu'il s'agissait de «sujets de discorde depuis des années».

Selon des informations de presse, il s'agirait notamment du degré d'enrichissement de l'uranium de l'Iran qui, au-delà d'un certain seuil, est susceptible d'utilisation militaire, ainsi que du réacteur de recherches nucléaires Arak, dont le combustible pourrait également être employé à des fins militaires.

Le dirigeant iranien a critiqué sans les nommer des pays qui selon lui freineraient l'avancée des discussions.

«Il y a certains pays qui, en coulisses, veulent créer des problèmes. Si on ne leur permet pas de saboter les négociations, alors on aura assez de temps pour parvenir à une réussite finale», a-t-il dit.

Selon lui, l'échéance du 20 juillet pourrait toutefois être reportée si un accord s'avérait impossible d'ici là.

«Admettons qu'on ne parvienne pas à un accord d'ici l'échéance, on peut alors prolonger cet accord provisoire d'encore six mois», a-t-il déclaré.

Hassan Rohani s'est entretenu sur des questions bilatérales jeudi avec le président chinois Xi Jinping, dont le pays est partie prenante des négociations sur le nucléaire iranien.