Le président des États-Unis Barack Obama a affirmé vendredi que de nouvelles sanctions n'étaient «pas encore» nécessaires contre l'Iran, tant que les négociations sur son programme nucléaire se poursuivront.

Alors que des sénateurs souhaitent adopter une nouvelle série de sanctions pour faire pression sur la République islamique, M. Obama a déclaré lors d'une conférence de presse que «nous ne perdons rien pendant cette période de négociation» déterminée par l'accord intérimaire obtenu fin novembre à Genève.

«Nous y verrons plus clair qu'auparavant dans le programme nucléaire de l'Iran dans les six mois à venir. Nous saurons s'ils (les Iraniens) violent les termes de l'accord», a ajouté le président.

«À la lumière de tout cela, ce que j'ai dit aux membres du Congrès, démocrates comme républicains, c'est qu'il n'y a aucun besoin d'une nouvelle loi de sanctions, pas encore», a-t-il dit.

Il a aussi souligné que si l'Iran ne donnait pas les assurances nécessaires sur le caractère pacifique de son programme nucléaire, «ce ne sera(it) pas difficile» de renforcer les sanctions.

«Mais si nous voulons négocier sérieusement, il nous faut créer une atmosphère dans laquelle les Iraniens sont prêts à des évolutions difficiles et contraires à leur idéologie, leur rhétorique, leur instinct et les soupçons qu'ils nous portent», a remarqué le président.

«Nous ne les aiderons pas à sauter le pas si nous entreprenons de telles mesures», selon M. Obama, qui a aussi remarqué avec ironie qu'«essayer d'avoir l'air intransigeant sur l'Iran peut être bon si on est candidat à une fonction élective».

Jeudi, la Maison-Blanche avait prévenu que M. Obama opposerait son veto à de nouvelles sanctions contre l'Iran, et exhorté le Congrès à ne pas compromettre l'accord intérimaire conclu il y a un mois.

Cette rare menace de l'exécutif américain est intervenue peu après l'introduction par 26 sénateurs, démocrates et républicains, d'une proposition de loi visant à punir encore davantage Téhéran pour son programme nucléaire si les négociations actuelles échouaient.

Mais l'administration de M. Obama a mis en garde contre les effets contre-productifs d'un tel vote, même si l'application des sanctions était différée.

Le 24 novembre à Genève, les grandes puissances (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne) sont parvenues à un accord intérimaire avec l'Iran sur son programme nucléaire.

Cet accord, percée spectaculaire après des années de blocage, prévoit qu'il n'y aura pas de nouvelles sanctions contre l'Iran durant la période intérimaire de six mois pendant laquelle la République islamique a accepté de geler le développement de son programme nucléaire controversé, le temps d'essayer de parvenir à un accord plus large.

L'Iran est soupçonné malgré ses dénégations de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil.