Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, arrivé lundi à Doha dans le cadre d'une tournée régionale, a estimé que l'Iran et l'Arabie saoudite, chef de file des monarchies du Golfe, devraient «travailler ensemble» pour promouvoir la stabilité au Moyen-Orient.

M. Zarif, qui venait de Mascate, doit être reçu à Doha par l'émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, et s'entretenir avec son homologue qatari, Khaled al-Attiya, a indiqué à l'AFP une source diplomatique iranienne à Doha.

«Nous pensons que l'Iran et l'Arabie saoudite devront travailler ensemble pour promouvoir la paix et la stabilité dans la région», a déclaré M. Zarif à l'AFP à Mascate avant de s'envoler pour le Qatar.

Il a répété qu'il était prêt à visiter l'Arabie saoudite, qui n'est pas prévue au programme de sa tournée. Il s'est rendu dimanche au Koweït, puis à Oman.

«Je suis prêt à me rendre en visite en Arabie saoudite», a-t-il déclaré à l'AFP, indiquant toutefois que la date de cette visite restait à «convenir mutuellement».

«Je visiterai bientôt» le royaume saoudien, a-t-il insisté, ajoutant que les relations irano-saoudiennes «devraient être élargies, car nous considérons l'Arabie saoudite comme un pays très important dans la région et dans le monde islamique».

Le ministre iranien tente de convaincre les monarchies du Golfe que l'accord conclu le 24 novembre à Genève par l'Iran avec les grandes puissances sur son programme nucléaire est dans l'intérêt de la stabilité régionale.

«Le règlement de (la) question (nucléaire) est dans l'intérêt de tous les pays de la région et ne se fait aux dépens d'aucun pays de cette région», a-t-il déclaré à Koweït.

«Soyez rassurés, cet accord sert la stabilité et la sécurité de la région», a-t-il insisté.

Il a souligné le caractère pacifique du programme nucléaire de l'Iran, soupçonné en Occident et par Israël de chercher à obtenir l'arme atomique.

«L'Iran n'entend pas tromper le monde et va poursuivre ses activités nucléaires à des fins purement pacifiques et civiles», a-t-il dit aux journalistes à Mascate.

«L'Occident doit rétablir la confiance avec l'Iran», a-t-il ajouté, assurant que son pays «n'avait pas besoin d'arme atomique».

M. Zarif, dont les propos ont été rapportés par l'agence officielle omanaise ONA, a qualifié d'«illégale, immorale et inhumaine» la production ou l'utilisation d'armes nucléaires.

Les monarchies arabes du Golfe ont généralement bien accueilli l'accord de Genève. Mais ces monarchies, qui souhaiteraient des relations de bon voisinage avec l'Iran, craignent toutefois qu'il n'encourage Téhéran dans ses ambitions régionales.

Ces relations «doivent être fondées sur la confiance mutuelle, les liens d'amitié, la coopération (...) dans les domaines confessionnel, culturel, géographique, économique et politique», a précisé le ministre iranien.

M. Zarif, qui a remis dimanche un message du président Hassan Rohani au sultan Qabous, a confirmé lundi les informations selon lesquelles Oman avait accueilli ces derniers mois des négociations secrètes entre l'Iran et les États-Unis ayant conduit à l'accord de Genève.

«Nous exprimons notre appréciation pour le rôle central et positif que le sultanat a joué pour faciliter ces négociations et pour le dénouement pacifique de plusieurs questions» concernant les rapports irano-américains, a déclaré M. Zarif à l'AFP.

Les relations entre l'Iran et ses voisins qui soutiennent les rebelles syriens, se sont détériorées en raison du soutien de Téhéran au régime du président Bachar al-Assad.

M. Zarif a affirmé à Koweït que son pays cherchait à ouvrir un nouveau chapitre dans ses relations avec ses voisins arabes du Golfe.