Un haut responsable iranien a annoncé dimanche l'intention de son pays de construire à partir de 2014 une deuxième centrale nucléaire civile à Bouchehr, avec l'aide de la Russie.

«Nous verrons l'année prochaine le début des travaux pour la construction d'une nouvelle centrale nucléaire à Bouchehr», sur la côte du Golfe, a déclaré le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi, cité par le site de la télévision d'État.

La centrale civile de Bouchehr est destinée à produire de l'électricité et ne suscite pas l'inquiétude des pays occidentaux, qui ont déclaré que l'Iran pouvait posséder un programme nucléaire civil.

Téhéran affirme vouloir produire à terme 20 000 mégawatts d'électricité nucléaire. La Russie a déjà construit une première centrale de 1000 mégawatts à Bouchehr, qui a été officiellement remise aux ingénieurs iraniens en septembre.

«Nous sommes en négociations avec les Russes pour la construction de (centrales nucléaires) d'une capacité totale de 4000 mégawatts et ils sont prêts à nous les construire», a ajouté M. Salehi.

Il a précisé que dans un second temps, l'Iran voulait ajouter à son parc des centrales nucléaires d'une «capacité totale de 5000 mégawatts».

M. Salehi a expliqué que l'Iran avait besoin de développer son programme nucléaire, notamment l'enrichissement d'uranium, pour fournir «le combustible nécessaire à ces centrales».

Selon l'accord de Genève conclu le 24 novembre entre l'Iran et les 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), Téhéran a accepté de limiter son niveau d'enrichissement d'uranium à moins de 5% pendant six mois, en attendant un accord définitif avec les grandes puissances.

En contrepartie d'une suspension partielle des sanctions internationales qui étouffent son économie, Téhéran s'est aussi engagé à suspendre la construction du réacteur à l'eau lourde d'Arak - qui pourrait produire du plutonium nécessaire à la fabrication d'une bombe nucléaire - et à accorder un accès accru des inspecteurs internationaux aux sites sensibles.

Israël, qui exige un démantèlement des capacités nucléaires de l'Iran, a fustigé l'accord de Genève.

L'Iran est accusé par les Occidentaux et par Israël de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme nucléaire civil. Téhéran rejette ces accusations et affirme que son programme est à usage purement pacifique.