Le Congrès américain devrait adopter un renforcement des sanctions actuelles des États-Unis contre l'Iran, mais ces sanctions n'entreraient en vigueur que si Téhéran ne respectait pas l'accord d'étape sur le nucléaire iranien conclu à Genève, ont indiqué plusieurs élus dimanche.

«Je vais continuer à travailler avec mes collègues pour élaborer une législation qui impose de nouvelles sanctions économiques si l'Iran ne respecte pas cet accord d'étape ou si le démantèlement de l'infrastructure nucléaire iranienne n'est pas en cours à la fin de cette période de six mois», a indiqué dans un communiqué le sénateur républicain Mark Kirk, très impliqué dans les tractations en cours au Congrès.

Un conseiller d'un sénateur résume ainsi la situation: «Les sanctions prendraient effet s'ils trichent ou si le démantèlement n'est pas entamé d'ici six mois».

Le Congrès accepterait ainsi de ne pas court-circuiter le processus de six mois mis au point à Genève, tout en menaçant Téhéran d'un renforcement sans précédent des sanctions déjà en place.

«Si l'Iran ne consent pas à un accord (final) qui l'empêche d'acquérir l'arme nucléaire, il existe un vaste consensus au Congrès pour imposer des sanctions encore plus dures», a déclaré dans un communiqué le sénateur démocrate Carl Levin, président de la commission de la Défense.

De nombreux parlementaires ont réagi avec scepticisme, voire hostilité, à l'accord annoncé entre la République islamique et six grandes puissances (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie).

«L'accord intérimaire a suscité et continue de susciter un scepticisme sain et de nombreuses questions», a commenté John Boehner, président républicain de la Chambre des représentants, en appelant l'administration Obama à maintenir le régime de sanctions en place.

«Sinon, cet accord intérimaire n'aura été qu'une décision remarquablement ingénieuse des Iraniens pour démanteler le régime de sanctions internationales tout en maintenant ses infrastructures et son matériel pour obtenir la capacité de fabriquer l'arme nucléaire», a-t-il déclaré.

«Nous pensons qu'il faut appliquer plus de pression sur l'Iran au lieu de l'alléger et de leur permettre de commencer leur revitalisation économique», a dit Ed Royce, président républicain de la commission des Affaires étrangères de la Chambre, sur CNN dimanche.

«Nous leur avons donné la permission de continuer l'enrichissement», a regretté le représentant républicain Mike Rogers, président de la commission du Renseignement, sur la même chaîne. «Nous avons fait la même erreur avec le Pakistan, nous avons fait la même erreur avec la Corée du Nord».

En juillet, 400 élus sur 435 ont voté à la Chambre des représentants en faveur d'un renforcement très lourd des sanctions américaines, qui placeraient par exemple sur une liste noire la totalité du secteur automobile iranien.

Le Sénat a annoncé cette semaine qu'il adopterait à son tour de nouvelles sanctions en décembre, dernière étape avant l'harmonisation des deux versions.

L'accord intérimaire desserre l'étau de certaines sanctions en échange d'une révision à la baisse de son programme nucléaire par l'Iran, qui se soumettra à des inspections internationales plus poussées pendant six mois, alors qu'une «solution complète» sera négociée, selon la Maison-Blanche.