Tout accord entre l'Iran et les grandes puissances qui ne prévoit pas l'arrêt «complet» du programme nucléaire iranien donne à Téhéran la possibilité d'acquérir l'arme nucléaire, a estimé dimanche le principal parti d'opposition iranienne en exil.

«Tout accord entre la communauté internationale et le régime iranien, sans la suspension complète de l'enrichissement d'uranium, l'arrêt de la production et des installations de centrifugeuses, la fermeture complète du site d'eau lourde d'Arak, l'acceptation du protocole additionnel et l'accès libre de l'AEIA à tous les sites et experts du régime donnera encore plus de possibilités au régime de se doter de la bombe atomique», a déclaré la présidente du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), Maryam Radjavi, dans un communiqué transmis à l'AFP.

«Obtenir l'arme nucléaire entre dans la stratégie de survie du régime et il poursuivra son projet aussi longtemps que possible», met en garde Mme Radjavi.

Les opposants iraniens du CNRI et de l'Organisation des Moudjahidine du Peuple (OMPI) avaient révélé en 2002 l'existence du programme nucléaire iranien. Farouchement opposés au régime des mollahs, ils alertent régulièrement, grâce à leurs contacts en Iran, sur l'évolution du programme.

Après trois jours de négociations à Genève, l'Iran et les six puissances mondiales se sont quittés dimanche sans accord, mais en se donnant rendez-vous le 20 novembre. Téhéran a toutefois souligné quelques heures plus tard qu'il ne renoncerait pas à ses «droits nucléaires».

Israël, considéré comme la seule puissance atomique de la région, et l'Occident accusent l'Iran de dissimuler un volet militaire derrière son programme civil, ce que Téhéran dément en revendiquant son droit au nucléaire civil. Israël a maintes fois menacé de mener une attaque préventive contre les sites nucléaires iraniens.