Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré dimanche qu'il n'était «pas optimiste» sur les négociations nucléaires, mais soutenait l'équipe de négociateurs iraniens, lors d'un discours devant des écoliers et des étudiants, selon son site officiel Khamenei.ir.

«Je ne suis pas optimiste à propos des négociations», a déclaré M. Khamenei, qui a cependant ajouté que «personne ne devait affaiblir les négociateurs, qui ont une mission difficile».

Si les négociations aboutissent, «tant mieux, si elles n'aboutissent pas, cela voudra dire que le pays doit s'appuyer sur ses propres forces», a déclaré encore M. Khamenei.

«Nous ne devons pas faire confiance à un ennemi qui nous sourit. Les Américains nous sourient et disent qu'il veulent négocier, mais dans le même temps, ils disent que toutes les options sont sur la table», a-t-il affirmé en ajoutant que les États-Unis ne pourront «rien faire» contre l'Iran.

Il a aussi souligné que les États-Unis étaient obligés de tenir compte de la position de leur allié israélien dans les négociations nucléaires avec l'Iran.

«Les Américains doivent tenir compte des sionistes, mais nous avons dit dès le premier jour que le régime sioniste est illégitime et bâtard», a déclaré M. Khamenei.

L'Iran et les pays du groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), qui ont repris à la mi-octobre les négociations nucléaires, doivent se retrouver jeudi et vendredi à Genève pour les poursuivre.

Les deux parties ont décidé de ne pas révéler les détails des négociations en cours pour mieux assurer leur succès.

Plusieurs responsables iraniens ont toutefois affirmé que les négociations pourraient durer un an avant d'aboutir.

«Je pense que nous pourrons arriver à un accord sur les détails et le premier pas à accomplir en moins de trois mois et arriver à une conclusion générale sur l'ensemble des négociations dans une période d'un an», a déclaré encore dimanche Abbas Araghchi, le chef des négociateurs nucléaires iraniens, à l'agence Irna.

L'Iran a fixé plusieurs lignes rouges dans les négociations, à savoir son refus de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium, d'envoyer à l'étranger son stock d'uranium déjà produit et de fermer son site souterrain de Fordo, enfoui sous la montagne et difficile à détruire par une action armée.

L'enrichissement est au coeur des inquiétudes des pays occidentaux et d'Israël, qui craignent que l'uranium enrichi à 20 % soit utilisé pour obtenir de l'uranium à 90 % pour un usage militaire, malgré les dénégations de Téhéran.

L'Iran affirme que cet uranium est destiné au réacteur de recherche et médical de Téhéran et insiste sur son droit à l'enrichissement sur son sol malgré les résolutions du Conseil de sécurité et les demandes des pays du groupe 5+1 d'arrêter l'enrichissement à 20 %.