Le secrétaire d'État américain John Kerry a défendu avec force lundi le choix de la diplomatie pour tenter de régler la crise du nucléaire iranien, lançant une pique à l'adresse d'Israël qui veut augmenter la pression sur Téhéran.

Dans un discours sur le désarmement et la non-prolifération nucléaire donné lors d'un gala à Washington, M. Kerry a rappelé que les États-Unis avaient «l'occasion de tenter de mettre au banc d'essai le désir réel ou non de l'Iran de poursuivre un programme (nucléaire) uniquement pacifique».

«L'idée selon laquelle les États-Unis d'Amérique, en tant que nation responsable devant toute l'humanité, n'examinerait pas cette possibilité, serait totalement irresponsable», a lancé le chef de la diplomatie américaine.

L'Iran a repris à la mi-octobre à Genève les négociations avec les puissances du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) sur son programme nucléaire controversé.

Ce nouveau cycle de pourparlers a eu un écho positif et de nouvelles discussions sont programmées les 7 et 8 novembre dans la ville suisse.

Mais Israël ne voit pas d'un bon oeil cette ouverture diplomatique entre les Occidentaux et l'Iran.

Selon des médias israéliens, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou redoute que les États-Unis acceptent, même sans réelles concessions de la part de Téhéran, d'alléger les sanctions imposées à l'Iran en réponse à «l'offensive de charme» lancée par le nouveau président iranien Hassan Rohani.

Le chef du gouvernement israélien a appelé dimanche à accroître les pressions contre Téhéran et s'est entretenu lundi avec le président américain Barack Obama.

«Certains ont laissé entendre que, d'une certaine manière, il y avait quelque chose de mal à essayer» la voie diplomatique avec Téhéran, a dit M. Kerry, sans citer Israël. «Nous ne succomberons pas à ces tactiques et ces forces de la peur», a critiqué le secrétaire d'État.

Un ministre israélien avait reconnu jeudi dernier de «petites différences» entre son pays et les États-Unis sur le dossier nucléaire iranien, au lendemain d'un entretien de sept heures à Rome entre MM. Netanyahu et Kerry.